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L’urgence de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont toujours bondée

Un «sit-in» s'est déroulé à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, lundi soir. Photo: Archives TC Media

L’urgence de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) ne désemplit pas. C’est le constat fait par TC Media, qui a analysé les données du service pendant la semaine de relâche scolaire. Au final, celui-ci dépasse de 50% en moyenne sa capacité d’accueil journalière.

La direction de l’hôpital ne s’en cache pas, le nombre de patients reçus aux urgences augmente chaque année. «En 2014, on comptabilisait 68 000 visites, ce qui était déjà 5000 de plus qu’en 2013», indique Sylvia Provost, directrice des communications.

Les visites continuent également de croître depuis le début de l’année 2015.

Une explication à cela, une augmentation du nombre de patients de plus 75 ans et de nombreuses spécialités médicales.

Protocole de surcapacité activé

Sur les données analysées, on constate que le taux d’occupation sur civières affiche une moyenne quotidienne de 150%.

Entre le 2 et le 9 mars dernier, plus de 80 patients, en moyenne, ont été accueillis sur civières et, entre 150 et 200 patients, se sont enregistrés chaque jour.

Or, les urgences ne peuvent normalement accueillir qu’un maximum de 54 personnes sur brancards.

«On s’ajuste, avec nos équipes quotidiennement, en fonction du taux d’occupation et on prend les mesures d’urgences nécessaires. De plus, il y a davantage d’espaces physiques qui peuvent accueillir des patients, que de civières à l’urgence», tient à préciser Luce Gagnon, chef-clinico administratif du Programme-clientèle de l’urgence, qui tient à minimiser les chiffres.

Mme Gagnon reconnaît tout de même que le protocole de surcapacité a été mis en place dans le service pendant la semaine de relâche. «Il y a des endroits sécuritaires dans les étages de l’hôpital où les patients peuvent être répartis. Et c’est ce qu’on a fait début mars», souligne-t-elle.

Le personnel très sollicité
Dans le service, il faut 350 employés pour accueillir un maximum de 54 patients sur civière.

«Dès que l’on dépasse ce chiffre, on appelle du personnel volant. Certains font également du temps supplémentaire», précise Mme Gagnon.

En regardant les données, on constate que le personnel travaille quotidiennement à gérer la surcapacité. «C’est certain que la situation est exigeante et que les équipes sont sous tension mais nous avons mis en place plusieurs protocoles pour améliorer la fluidité», ajoute Mme Provost.

Du côté du personnel en place, on dénonce des coupes dans certains postes clés et un manque d’écoute. «Nous avons à gérer une clientèle de plus en plus lourde et nos conditions de travail régressent alors que le stress, lui, augmente», confie Marc Cuconati, du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’HMR, qui se dit être inquiet pour l’avenir.

Réduire l’affluence
La direction explique travailler depuis trois ans à améliorer l’efficacité des urgences.

«Par exemple, un patient qui vient régulièrement pour des maladies chroniques est repéré, encadré par un gestionnaire attitré, qui suit son parcours médical et l’oriente vers des partenaires, ce qui lui évite de venir aux urgences», explique Mme Gagnon, qui indique que ce programme a permis de réduire le nombre de visites aux urgences pour 70% d’entre eux.

Une plus grande prise en charge est également effectuée auprès des patients de plus de 75 ans.

Concernant la restructuration du service de la santé et la Loi 10, Mme Provost estime que cela offrira une plus grande fluidité entre les divers partenaires. «Nous avions déjà une très bonne communication mais, ce sera plus officiel et désormais pleinement intégré», conclut Mme Provost.

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