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Initier les détenues au yoga

Tranchemontagne Daphnée - TC Media
Noémie Huet Gagnon visitera l’établissement carcéral de Joliette pour femmes, non pas comme prisonnière, mais plutôt à titre d’instructrice de yoga. Dans le cadre d’un projet pilote, la jeune travailleuse sociale a décidé de mettre ses connaissances de la méditation au profit des détenues, afin de les aider à se libérer de leur prison intérieure.

Œuvrant auprès des femmes vulnérables dans diverses maisons d’aide et d’hébergement, Mme Huet Gagnon cherchait une façon plus concrète d’intervenir auprès d’elles. Adepte de yoga, elle s’est tournée vers cette discipline, estimant qu’elle pourrait avoir un effet bénéfique sur ses protégées.

« J’ai vu l’effet qu’a eu le yoga sur moi. Les postures engendrent une souplesse d’esprit. Prendre le temps de relaxer et d’être en contact avec son corps, ça crée des connexions spéciales. En quelque sorte, ça permet de s’ouvrir à une psychothérapie avec soi-même. Pour moi, c’est ça le yoga : une forme de croissance personnelle. C’est une question de responsabilité et d’autonomie dans ses réflexions et dans son cheminement. Il s’agit d’une thérapie corps-esprit », fait valoir la résidente de La Petite-Patrie, qui vient de déposer un dossier de maîtrise à l’Université du Québec à Montréal sur les effets du yoga comme moteur d’ouverture au changement.

C’est en regardant un épisode de la série Unité 9, qu’elle envisage étendre son projet aux femmes du milieu carcéral. Elle communique donc avec l’Établissement de Joliette pour femmes, qui accepte son initiative.

« Le but est de leur permettre de faire une prise de conscience afin de les aider à se réhabiliter. Ce sont, pour la plupart, des femmes qui n’ont pas su être en relation avec les autres.

« Mon approche est complémentaire à ce qui se fait déjà en milieu carcéral », explique Mme Huet Gagnon.

Les limites de la prison

Ce printemps, la yogi offrira une session de 10 séances à une dizaine de détenues de la prison de Joliette. Pour des raisons de sécurité, elle devra adapter sa pratique à la réalité carcérale.

« Il va falloir que je parle aux responsables de mon approche, à savoir si je peux aider physiquement les détenues dans leurs postures ou si je dois donner des consignes verbalement. Je suis prête à toute éventualité. En même temps, je suis consciente que si je peux les toucher, mes limites devront être claires dès le début », dit-elle, confiante.

Pour sa pratique, Mme Huet Gagnon a besoin de matériel, comme des tapis, des couvertures, des sangles et des blocs de liège. Des objets, qui sont en processus d’approbation par le centre de détention, puisqu’ils pourraient facilement être utilisés comme des armes.

« Pour moi, l’important c’est d’avoir des tapis, des couvertures et des sangles. Je vais être seule avec les femmes dans un local vitré. Il va y avoir une intervenante de première ligne (IPL) pour surveiller, mais elle ne sera pas dans la salle », informe-t-elle.

Si cette initiative est encore au stade de projet-pilote, Mme Huet Gagnon aimerait que celle-ci devienne permanente et fasse partie du plan d’intervention chez les détenues.

« Je suis très stimulée d’aller là. Je suis faite pour travailler dans un milieu un peu plus difficile. Au travers mes différents voyages humanitaires, j’ai réalisé que lorsque j’étais avec des gens marginalisés, exclus ou isolés, c’est là que je me sens le mieux », conclut-elle.

Afin de l’aider à réaliser ce projet, Mme Huet Gagnon tient une campagne de financement visant à amasser 5000 $ pour couvrir les frais d’acquisition du matériel ainsi que les frais de transport. Pour faire un don, on visite le http://bit.ly/1evQ1u9. Pour en savoir plus, on visite https://www.facebook.com/yogaequanimite ou www.yogaequanimite.com.

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