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La mosquée Al Andalous évincée d’ici un mois

Photo: Isabelle Bergeron

Le Centre Islamique Al Andalous devra quitter ses locaux d’ici le 3 avril sous peine d’être expulsé par les autorités de l’arrondissement. La mosquée située sur le boulevard Décarie, se trouve dans une zone qui ne permet pas les activités liées au culte.

La mosquée Al Andalous se trouve au deuxième et troisième étage de l’immeuble du boulevard Décarie depuis 2012. Elle s’intègre au centre d’activités culturelles et communautaires administré par l’Association des sciences islamiques au Canada.

Or, selon ce que nous apprenait Radio-Canada vendredi matin, le règlement de zonage de l’arrondissement établi en 2004, proscrit les lieux de culte à cet emplacement.

Le maire de l’arrondissement, Alan De Sousa, indique que «de nombreuses extensions ont été accordées pour leur permettre de trouver de nouveaux locaux où la communauté pourrait prier sans contrevenir au règlement de zonage».

Or, les sursis accordés n’ont pas porté leurs fruits. «Nos efforts n’ont mené nulle part», continue le maire.

C’est pourquoi, le 6 février l’arrondissement a fait parvenir un avis de trente jours aux responsables du centre.

Mercredi, le centre a contacté l’arrondissement pour demander un sursis de 30 jours, qui leur a été accordé.

Les responsables de la mosquée ont donc jusqu’au début du mois d’avril pour trouver un nouvel emplacement ou cesser leurs activités religieuses sous peine de recevoir une amende de 976$ par jour.

Toutefois, selon Radio-Canada, les administrateurs contesteront l’avis d’expulsion.

La mosquée conteste
Les responsables de centre islamique se disent ouverts à emménager dans un nouveau local, mais encore faut-il en trouver un.

«Il faut que l’arrondissement fasse plus d’efforts pour nous aider. On aimerait que les élus nous proposent des nouveaux locaux ou qu’ils nous aident à rester», soutient Kefi Slim, responsable du centre.

En attendant les propositions de l’arrondissement, il n’est pas question de bouger pour les responsables de la mosquée.

L’administrateur de la mosquée a également évoqué la possibilité de changer le règlement de l’arrondissement; une demande écartée par les autorités.

Le maire Alan De Sousa explique toutefois que«le règlement était en place avant que le Centre Al Andalous s’installe et nous ne prévoyons pas le changer.»

Le président du Service d’aménagement de l’arrondissement, Éric Paquet, explique que changer la règlementation n’est pas banal «il faut penser à l’intégration du lieu de culte dans le quartier, à ses impacts, à la circulation qu’il occasionne et au nombre de personnes qui le visite. Suite à cette réflexion, l’arrondissement a convenu que le règlement de zonage resterait le même».

Des versions contradictoires
Selon Kefi Slim, responsable du centre islamique, une demande a été déposée en 2012 pour un certificat d’activités culturelles, religieuses et communautaires. «Nous avons été honnêtes, nous avons dit dès le départ que nous voulions pratiquer des activités religieuses», précise M. Slim.

Il ajoute que le certificat leur a été refusé six mois plus tard. Ainsi, le centre n’aurait jamais obtenu de permis.

Selon le Service d’Aménagement urbain, le centre islamique possédait un permis de centre-communautaire dont le renouvellement a été refusé en mai 2013. «Le renouvellement implique la visite d’inspecteurs municipaux et c’est cette vérification qui a permis de constater que les activités pratiquées n’étaient pas conformes au règlement», précise M. Éric Paquet, directeur de l’Aménagement urbain à Saint-Laurent.

Sur une période de deux ans, de nombreuses lettres ont été échangées entre le Service d’Aménagement urbain et M. Slim dans lesquelles les responsables de la mosquée contestent la décision de l’arrondissement tandis que les autorités les encourage à trouver un nouvel emplacement.

Il y a un mois, TC Media apprenait que les lieux de culte ne feraient pas l’objet de nouvelles règlementations dans l’arrondissement. Le maire indiquait alors que «le mandat [était] déjà donné afin qu’une vérification et une validation des centres d’études religieuses sur le territoire de l’arrondissement soient effectuées.»

Actuellement, l’arrondissement compte 27 permis émis pour des lieux de culte, toutes religions confondues. Certaines zones, 8 sur un total de 39, autorisent un usage mixte socio-communautaire.

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