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Mobilisation d’élus pour les arrêts du train

Gare St-Michel-Montréal-Nord Photo: Simon Bousquet/TC Média

Les élus de l’est de Montréal qui s’opposaient à l’abolition d’arrêts du Train de l’Est dans les gares d’Anjou et de Saint-Léonard–Montréal-Nord crient victoire. L’Agence métropolitaine de transport (AMT) rétablira le service, mais seulement l’automne prochain.

«Tout le monde s’est mobilisé à la suite de cette annonce pour dire à l’AMT que leur décision mettait en péril le développement économique de nos quartiers, raconte le maire Gilles Deguire de Montréal-Nord. Ils ont dû nous écouter et en prendre bonne note.»

M. Deguire admet avoir accepté la décision de l’AMT à contrecœur puisque celle-ci implique tout de même une interruption de service de plusieurs mois.

«L’AMT envoie un message contradictoire. On dit à la population: “prenez votre voiture parce que ce n’est pas certain que le train va passer”», a pour sa part commenté la mairesse Chantal Rouleau de Rivière-des-Prairies, à la suite de l’annonce de l’AMT, le 5 janvier.

Levée de bouclier
L’annulation des arrêts du Train de l’Est à «contre-pointe» dans les gares de l’est de Montréal avait soulevé un véritable tollé, en début de semaine dernière.

«Je fulmine! C’est comme si on disait aux chauffeurs d’autobus de ne pas s’arrêter quand il y a seulement une ou deux personnes qui attendent à un arrêt. Ça n’a pas de bon sens», s’était indignée la mairesse Chantal Rouleau de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles.

Le parti Projet Montréal s’était également opposé à cette décision.

Seuls les maires d’Anjou et de Saint-Léonard étaient restés plutôt froids à cette annonce.

«L’arrondissement se réserve le droit de réagir si des usagers de l’arrondissement lui communiquent des plaintes, mais continue plutôt à travailler pour la venue du métro et d’un service d’autobus rapide sur le boulevard Lacordaire. Pour nous, c’est ce qui est prioritaire pour l’instant», avait déclaré le maire Michel Bissonnet de Saint-Léonard.

Développement économique
Les élus opposés à l’abolition des arrêts estiment notamment que cette décision allait à l’encontre du développement économique.

À Rivière-des-Prairies, on mise sur le passage du train pour revitaliser le quartier industriel situé à proximité de la gare d’Anjou et, à Montréal-Nord, c’est celui près du boulevard Industriel qui pourrait bénéficier du train.

«Nous avons vendu le train à la population en vantant son potentiel pour générer une effervescence dans cette zone d’emploi», explique M. Deguire.

«Si on veut être sérieux dans le développement de ces quartiers en misant sur le train, il doit être l’équivalent d’un métro de surface», précise Hugues Chantal, directeur de l’aménagement urbain de Montréal-Nord.

Selon les élus, cette décision a été prise trop hâtivement.

«On nous dit que la clientèle n’est pas au rendez-vous, mais après seulement trois semaines de mise en service, je trouve que l’élastique de l’AMT n’est pas très long, déplore M. Deguire. Il faut laisser le temps aux citoyens de s’habituer.»

La facture aux Montréalais
Même si le Train de l’Est est utilisé à 70% par les résidents de la couronne nord de Montréal, ce sont les Montréalais qui assurent 70% de son financement, un argument qui devrait être pris en compte selon les élus.

«Nous avons investi des millions de dollars dans le train, ce n’est pas pour que les gens utilisent des moyens alternatifs, déclare la mairesse Rouleau. Nous payons déjà plus cher, mais on réduit nos services.»

«Je comprends que certains arrêts peuvent occasionner des retards, mais il fallait trouver une solution pour que les Montréalais en aient pour leur argent», précise M. Deguire.

«En plus, il y a deux de nos stations – Sauvé et Pointe-aux-Trembles – qui ne sont toujours pas ouvertes», ajoute le conseiller du parti Projet Montréal, Sylvain Ouellet.

(En collaboration avec Marie-Eve Shaffer)

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