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Lutte à saveur Sud-Ouest

Photo: TC Media – Denis Germain

 

C’est entre les murs de brique du gymnase du Centre Saint-Charles, dans l’arrondissement Sud-Ouest, que 300 personnes de tous âges se donnent rendez-vous pour voir des lutteurs locaux à l’œuvre. Une à deux fois par mois, les amateurs ont droit à un spectacle rempli d’une variété de prises, de cascades, de costumes colorés et de scénarios farfelus.

Wrestling Titan Atlas (WTA) organise ces événements à but non-lucratif en collaboration avec la Ville de Montréal. Les fonds recueillis par la fédération de lutte, soit environ 1000$ par soir de gala, servent à financer les activités de Loisirs Saint-Charles, tels les camps de jour et le sport libre.

Bien que les ventes de billets lèvent des fonds pour la communauté, les organisateurs ne touchent qu’aux recettes des ventes de concessions.

«On gagne de l’argent à la miette et on en dépense à la pelletée, souligne Christian Dupuis, copromoteur de la WTA depuis plus de deux décennies. On fait vraiment ça pour la passion, pour le spectacle et pour les enfants.»

Portes ouvertes

Depuis sa création en 1994, la fédération souhaite tenir les jeunes à l’écart des gangs et de la criminalité.

«Si on n’avait pas la lutte, on aurait tous été des bandits, se rappelle le copromoteur Mario Abott. Au départ, on était basés dans un sous-sol d’église et le curé nous encourageait parce qu’il était mieux pour nous d’avoir des batailles chorégraphiées là-bas que dans la rue.»

Encore aujourd’hui, n’importe qui peut se joindre à la WTA tant qu’il est prêt à investir le temps nécessaire pour pratiquer les chorégraphies, et ce, sans rémunération.

«On laisse la chance au coureur, dit Christian Dupuis. Il ne faut pas nécessairement être culturiste pour lutter ici.»

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Spectacle

Si la WTA a peu de moyens financiers, cela ne veut pas dire qu’elle présente des combats de moindre qualité. Une bonne partie de ses effectifs y évolue depuis des années et connaît bien les rudiments du ring.

D’abord spécialisée en lutte extrême, la fédération s’est réinventée après son déménagement sur la rue d’Hibernia en 2011. Moins violents qu’autrefois, les galas ne sont plus caractérisés par le sang et les barbelés, explique le partisan et bénévole Éric Briand.

«On veut que tout le monde sorte d’ici heureux, résume-t-il. On se concentre plutôt sur le spectacle que sur la violence, ce qui fait en sorte qu’on attire des foules plus diversifiées qu’auparavant.»

Les copromoteurs insistent sur le fait que leurs galas sont maintenant des spectacles familiaux, et cette nouvelle orientation semble porter fruit. Le 21 janvier, il y avait autant de poussettes et d’enfants que de têtes grises dans la foule.

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