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Les mères Noël existent

Photo: (Photo: Gracieuseté)

En allant reconduire ses deux gamins à la garderie, Liliane Meunier constate chaque jour les inégalités entre les familles qui viennent y déposer leurs enfants, allant même jusqu’à s’en vouloir de ne pas en faire plus. Lorsqu’elle a appris que trois mamans étaient à la recherche de femmes du grand Sud-Ouest pour égayer le Noël d’enfants défavorisés en leur offrant un cadeau à déballer sous le sapin, elle a joint le groupe sans hésiter.

C’est la deuxième fois que cette résidente de Ville-Émard participe au projet Les Mères Noël, mis sur pied l’an dernier par Amélie Tremblay, habitant aussi le quartier, et deux autres femmes de Verdun et Lachine. Membres du groupe Facebook «Mamans de Verdun, LaSalle et environs», c’est en voyant que plusieurs mères vivaient une situation difficile qu’elles ont voulu trouver un moyen de les aider.

Le concept est simple. Chaque femme est jumelée à un enfant âgé entre 0 et 14 ans inscrit de manière anonyme par ses parents via la page Facebook de l’organisation. Pour les familles n’ayant pas accès à Internet, les initiatrices du projet ont contacté des organismes communautaires, comme La Source dans Saint-Henri ou La Maison des familles de Verdun, afin de se faire référer des gens qui pourraient bénéficier de leurs services.

Les mères Noël déboursent de leur poche entre 20$ et 30$ pour l’achat des cadeaux, selon une liste suggérant trois idées de présents ou indiquant les intérêts de l’enfant.

Alors que l’an passé Liliane Meunier avait acheté un kit pour fabriquer un volcan à un jeune garçon de 10 ans passionné par les sciences, c’est un tout-petit captivé par l’astronomie qu’elle gâtera cette année.

«C’est vraiment touchant de savoir qu’il va déballer son cadeau à Noël et voir un jouet tout neuf, qu’il est le premier à recevoir, s’émoie-t-elle. Souvent, ils ont seulement droit à des objets usagés.»

Elle tient d’ailleurs à apprendre à ses enfants à être reconnaissants de la chance qu’ils ont. «Je veux qu’ils sachent que ce ne sont pas tous leurs amis qui sont aussi choyés le jour de Noël», souligne-t-elle.

En expansion
Mme Meunier est loin d’être la seule à avoir été charmée par l’idée, puisque le projet des Mères Noël a fait écho chez plus de 250 autres femmes du Sud-Ouest de Montréal en 2016. Au départ, les instigatrices avaient prévu offrir dix fois moins de cadeaux. ¸

«C’était une agréable surprise! Nous avons eu plus de demandes, mais nous n’avions pas les ressources pour accepter tout le monde comme tout est fait bénévolement, mentionne Amélie Tremblay. Nous avons donc décidé d’agrandir notre équipe cette année pour être en mesure d’aider plus de familles».

Étant maintenant cinq mamans à encadrer le projet, c’est près de 400 enfants qui se feront gâter le jour de Noël.

Afin de ne pas briser la magie du temps des Fêtes, le quintuor distribuera les présents deux semaines avant le 25 décembre. «L’idée est que ça demeure confidentiel, on ne veut pas que les enfants sachent que leur cadeau ne vient pas de leurs parents ou du père Noël», ajoute-t-elle.

Consciente qu’il y a des familles moins nanties ailleurs que dans le grand Sud-Ouest, Mme Tremblay prévoit agrandir progressivement le territoire dès l’an prochain.

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