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Tendre la main à travers l’art

Photo: Gracieuseté

Depuis les cinq dernières années, l’organisme Exeko a réuni dans l’espace public vingt artistes et des passants de la rue, afin de créer des rencontres artistiques improbables. Le résultat est 2915, symbolique du nombre de participants. L’exposition rétrospective d’une vingtaine d’œuvres de métissage urbain est présentée à l’atelier Jean Brillant.

Si certains artistes invitaient les passants à la création en proposant une technique avec des outils et des supports pour créer une œuvre d’art, d’autres choisissaient l’échange sous forme de conversations ou de témoignages. Tous les prétextes étaient bons pour arrêter le temps et s’intéresser à l’autre qui parfois était sans-abri, autochtone, handicapé, isolé, démuni, marginalisé, etc.

L’œuvre humaine

«Nous avons eu l’idée de faire appel à des artistes désireux de travailler avec la communauté et notamment avec des gens plus vulnérables, raconte Dorothée de Collasson, chargée des initiatives ville inclusive et cocréatrice de ce métissage urbain nouveau genre. On leur offrait une résidence, un cachet et ils étaient jumelés à des médiateurs culturels pour monter un projet. Ensuite, ils allaient à la rencontre du public dans la rue.»

Exeko, un organisme d’innovation sociale basé à Montréal depuis 2006,  préconise la créativité intellectuelle et artistique au service d’une transformation sociale inclusive et émancipatrice.

Vidéo, peinture, gravure, collage, poésie, conte, journal, carte postale, courtepointe, danse, humour, street art, toutes les formes d’art ont intéressé les gens de la rue.

Artistes engagés

Alexandra Pastena, une artiste multidisciplinaire, a même fait pousser un jardin de 1500 roses confectionnées en Duck Tape par autant de personnes.

«Un groupe de femmes fortes, inspirantes et bourrées d’épines par leurs passées difficiles, m’ont donné l’idée de faire ce jardin. J’ai fait plus de 200 ateliers avec des gens de 3 à 98 ans», explique l’artiste qui souhaite un jour transplanter ce jardin à Ottawa pour rendre hommage aux 1750 femmes autochtones disparues et assassinées au Canada.

Il y a aussi Émily Laliberté, l’une des artistes de la première heure qui a recueilli les propos de 70 participants qu’elle a transposés sur 21 cartes postales.

«Je demandais à des personnes en situation d’itinérance de me dire qu’est-ce que voulais dire pour eux l’espace public et l’espace privé. Lorsque je pense à ces récits, cela me rend encore émotive. Tous disaient avoir besoin d’intimité et de se sentir des citoyens comme les autres», raconte la jeune femme.

Ces événements artistico-socio communautaire permettent des échanges positifs, constructifs et parfois même créent des liens tangibles et durables. Exeko met de l’avant, surtout pendant la période estivale, de cinq à huit initiatives annuelles de métissage urbain à travers la ville.

L’exposition «2915» est présentée gratuitement jusqu’au samedi 24 mars aux ateliers Jean Brillant (3524, rue Saint-Jacques).

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