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Rose-de-Lima: une décision qui déplaît

Photo: (Photo: Métro Média - Justine Gravel)

Le sens unique de la rue Rose-de-Lima sera prolongé jusqu’à la rue Saint-Jacques dès le mois de juin pour des raisons de sécurité. Depuis l’aménagement du parc du Bonheur-d’Occasion l’été dernier, le tronçon entre les rues Workman et Notre-Dame est un sens unique vers le nord, mais plusieurs automobilistes continuent de l’emprunter à contresens malgré la signalisation.

Pour remédier à cette situation dangereuse, l’arrondissement avait fait installer il y a quelques semaines deux blocs de ciment à l’intersection des rues Rose-de-Lima et Workman dans le but de rendre la rue plus étroite. Cette mesure n’a toutefois pas eu l’effet escompté. Le journal 24heures rapportait le 16 mai avoir vu dix automobilistes fautifs en seulement une heure.

Des panneaux de signalisation indiquant que seule la circulation locale est admise sur la rue Rose-de-Lima ont également été installés il y a un mois à l’intersection de la rue Saint-Jacques, sans plus de succès.

Un résident du coin, Lucien Scott, remarque encore régulièrement des voitures en provenance de l’A-720 Ouest emprunter la rue Rose-de-Lima comme raccourci pour éviter l’avenue Atwater. «Personne ne respecte la pancarte. Ils descendent à toute vitesse sur la rue», expose-t-il.

Le commandant du poste de quartier (PDQ) 15, Sylvain Parent, admet que ce règlement est difficile à faire respecter. «Il faudrait scanner les plaques de chaque automobiliste et regarder où il habite. Il y a trop de problèmes de circulation pour prendre le temps de faire ça», souligne-t-il.

Devant le manque d’efficacité des mesures mises en place, l’arrondissement a donc décidé de devancer le prolongement du sens unique jusqu’à Saint-Jacques, une mesure qui devait initialement attendre les travaux majeurs de la rue Rose-de-Lima prévus l’an prochain.

En désaccord
Le changement de signalisation avait soulevé l’ire des commerçants de la rue Notre-Dame l’été dernier. Depuis, ils ne décolèrent pas.

«On entend beaucoup de mécontentement depuis juillet. Nous avons besoin de parler aux élus pour trouver une solution à ce problème qui dure depuis longtemps», soutient Andy-Riwan Gernet, coordonnateur communication-marketing à la Société de développement commercial (SDC) – Les Quartiers du Canal.

Pour Valérie Lalonde, propriétaire du Marché Underground, le prolongement du sens unique ne fera qu’empirer la situation. «J’ai l’impression que ça va tuer plusieurs commerces, déplore-t-elle. Les conducteurs vont devoir faire un détour de 30 minutes parce qu’ils vont rester coincés dans le trafic de l’avenue Atwater. Ils vont se décourager et ne viendront tout simplement plus.»

Cette dernière dit aussi s’inquiéter pour les enfants de l’école Ludger-Duvernay située sur la rue du Couvent. Selon elle, plusieurs automobilistes emprunteront cette rue pour se rendre sur la rue Notre-Dame plutôt que l’avenue Atwater.

Mme Lalonde avait lancé une pétition l’été dernier pour bloquer le projet. «Personne n’avait refusé de signer, mais ça n’a pas changé grand-chose. C’est David contre Goliath, dit-elle. J’aimerais juste qu’ils [les élus] admettent qu’ils se sont trompés et rectifient la situation.»

Malgré le mécontentement, les élus comptent demeurer sur leur position puisque cette décision est le résultat de consultations citoyennes réalisées dans le cadre du chantier de la rue Notre-Dame.

«Lors des consultations, la SDC était présente. Les commerçants savaient à ce moment que le sens unique serait vers le nord, mais ils n’ont rien dit», indique le conseiller Craig Sauvé.

À noter que la SDC a changé d’administration depuis les consultations pour devenir la SDC – Les Quartiers du Canal en 2017. Aucun membre de l’administration actuelle n’était présent à la démarche consultative aux dires de M. Gernet.

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