Nouvelle vocation pour l’église Saint-Joseph
Si tout se déroule comme prévu, l’église Saint-Joseph, située dans la Petite-Bourgogne, changera de vocation. Elle deviendra le «Salon 1861», un centre qui comprendra notamment un espace pour la tenue d’événements culturels.
Derrière ce projet ambitieux, l’un des 180 présentés le 17 novembre dans le cadre de l’événement «Je vois Mtl», on trouve Natalie Voland, présidente de Gestion immobilière Quo Vadis. La firme possède dans le Sud-Ouest le Complexe Dompark et le Complexe du Canal Lachine.
Construite en 1861 par la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, l’église est située sur la rue Richmond. La paroisse a été supprimée en 2003. Le diocèse de Montréal a remis l’église aux Sulpiciens en 2008.
Le supérieur provincial des Sulpiciens, Jacques D’Arcy, se montre discret quant à l’avenir de l’église citée monument historique depuis 1991. «Il y a un projet», se limite-t-il à dire. Car Gestion immobilière Quo Vadis n’est toujours pas propriétaire. «Ce sont encore les Sulpiciens», précise Mme Voland. «L’offre d’achat est conditionnelle au changement de zonage».
Les choses progressent sur ce front. L’arrondissement du Sud-Ouest a enclenché le processus afin que l’immeuble soit désigné sous la rubrique «Bâtiments commerciaux» plutôt que «Lieux de culte» au Plan d’urbanisme.
«L’arrondissement endosse le projet, indique la conseillère municipale Anne-Marie Sigouin, présidente du comité consultatif d’urbanisme (CCU). On se réjouit de ça. On en souhaite plus, des projets comme ça, pour nos vieilles églises.»
Le projet devrait se retrouver pour étude devant le CCU au début de 2015, mentionne-t-elle.
Après des travaux mineurs effectués dans le respect du bâtiment, la Salon 1861 pourrait ouvrir ses portes au printemps. «La grande ouverture serait en mars ou avril», espère Natalie Voland.
Moteur de développement
Le projet a commencé à germer il y un peu plus de trois ans, quand Natalie Voland s’est retrouvée face à la possibilité d’acheter l’église.
Il n’était pas question de la transformer en immeuble à condos, souligne celle qui parle d’un moteur de développement où les arts occuperont une place importante.
Ce sera un centre multifonctionnel. Au sous-sol, on trouvera un restaurant et des espaces de bureau. La nef deviendra un espace pour la tenue d’événements culturels.
Le Salon 1861 accueillera le laboratoire de culture urbaine démarré par Will Straw, professeur au Département d’histoire de l’art et des communications de l’Université McGill. Car l’église est située dans le Quartier de l’innovation (QI) lancé en 2013, un laboratoire d’idées développé par l’École de technologie supérieure et l’Université McGill. Les deux institutions sont parties prenantes du projet.
Membre du conseil d’administration du QI, Natalie Voland voit le Salon 1861 comme un lieu de réseautage. On accueillera des entreprises bien établies, des entreprises en démarrage, des organismes communautaires. «On veut forcer les opportunités d’échanges», souligne-t-elle.