Les bacs bruns feront leur apparition dans Pointe-Saint-Charles

Après les quartiers Émard et Saint-Paul, le service de collecte de porte à porte des résidus alimentaires sera implanté cette année dans Pointe-Saint-Charles.

Ce sont 5000 ménages qui s’ajouteront aux 14 000 qui sont actuellement desservis dans l’arrondissement du Sud-Ouest.

La Ville de Montréal a annoncé, mardi, que la collecte des déchets de table sera implantée dans tous les immeubles de 8 logements et moins sur l’ensemble de son territoire d’ici 2019.

Le Sud-Ouest a déjà une longueur d’avance puisque le service est offert depuis plus d’un an dans les quartiers Émard et Saint-Paul. Ça représente plus de la moitié des 25 747 portes du Sud-Ouest visées par la stratégie.

La ville-centre paiera
Les résidents de Pointe-Saint-Charles seront donc les prochains à être desservis. «On est prêt», lance le maire Benoit Dorais, qui salue l’annonce de la Ville. «Ça ne peut qu’aider l’arrondissement», dit-il.

Par le passé, rappelle le maire, l’arrondissement assumait 100% des coûts de la collecte: achats des bacs, collecte, campagne de communication.

Désormais, avec le nouveau partage de responsabilités entre la Ville et les arrondissements en matière de collecte de déchets, «le coût revient à la ville-centre», note M. Dorais.

Il reste à s’entendre quant aux coûts pour les campagnes de communication. «La communication, c’est le nerf de la guerre dans l’implantation des bacs bruns», soutient le maire. La conseillère municipale Sophie Thiébaut abonde dans le même sens. «La sensibilisation directe auprès des citoyens est essentielle», estime-t-elle.

8 tonnes par semaine
Depuis le début de l’année, l’arrondissement a collecté dans Émard et Saint-Paul une moyenne de 8 tonnes de déchets alimentaires par semaine.

Elizabeth Marchand, une résidente d’Émard, y participe depuis la première heure. «Je trouve ça fantastique», confie-t-elle. Morceaux de légumes et restes de viande prennent désormais le chemin de son bac brun.

Micheline Lorenzon, également du quartier Émard, utilise le bac depuis un an. Elle se plie à l’exercice. «L’arrondissement a mis le service en place, il faut respecter le règlement», dit-elle. Notant que «c’est un peu compliqué de séparer les déchets», elle souligne surtout le problème des odeurs, particulièrement en été. «Ça peut sentir mauvais», constate Mme Lorenzon.

L’an prochain, l’arrondissement complétera la mise en place du service sur le reste de son territoire en l’offrant aux 6747 portes de Saint-Henri, Petite-Bourgogne et Griffintown.

À compter de 2020, l’enfouissement des matières organiques sera interdit au Québec.

Sites de dépôt volontaire
En attendant la collecte de porte à porte, les résidents qui ne sont pas encore desservis peuvent utiliser l’un des douze sites de dépôt volontaire répartis dans l’arrondissement.

Pour Benoit Dorais, ils jouent un rôle important. «Les sites de dépôt volontaire, on veut les maintenir», lance-t-il, signalant leur utilité dans un secteur comme Griffintown où l’on trouve plusieurs tours d’habitation.

Si d’une part tous les immeubles de huit logements et moins ne sont pas desservis avant l’an prochain, l’administration Coderre n’a pas encore dévoilé sa stratégie en ce qui concerne la collecte pour les immeubles de neuf logements et plus. «On regarde avec la ville-centre comment on peut déployer la collecte pour ces immeubles», indique le maire, mentionnant le défi particulier qui se présente du côté de Griffintown.

«Je pense qu’il faut absolument accélérer la mise en place du service pour les bâtiments de plus de neuf logements, souligne Sophie Thiébaut. Griffintown, quartier de l’innovation sans collecte brune, cela ne me semble pas acceptable.»

Les sites de dépôt volontaire gagnent en popularité. Depuis l’automne dernier, le nombre de citoyens qui les utilisent est passé de 626 à 965. L’arrondissement y collecte environ 1 tonne de déchets par semaine.