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Maison Saint-Charles: deux autres organismes devront quitter

Photo: Archives-TC Media

C’est avec stupéfaction que deux autres organismes de la Maison Saint-Charles viennent d’apprendre qu’ils devront, eux aussi, quitter en juin 2017 les locaux qu’ils occupent dans l’école Charles-Lemoyne de la Commission scolaire de Montréal.

Le centre des femmes Madame prend congé et le Club populaire des consommateurs ne pourront plus demeurer dans l’établissement de la rue Mullins à Pointe-Saint-Charles.

Ce sont donc sept des huit organismes qui doivent se trouver un nouveau toit d’ici un an.

Depuis 15 ans, ils occupent des locaux excédentaires de l’école. L’automne dernier, la CSDM a confirmé à ceux qui logent au premier étage qu’elle récupérera l’espace dans un peu plus de douze mois pour des besoins scolaires. Quant à ceux situés au rez-de-chaussée, elle évoquait la possibilité de prolonger les baux. «Nous étions certains d’avoir trois ans de répit», soupire Sylvie Rouillard, chargée de projet au Club populaire des consommateurs.

«Mais la donne a changé récemment», indique la commissaire scolaire Violaine Cousineau. La CSDM a conclu une entente avec Cuisine-Atout, le seul organisme de la Maison Saint-Charles qui demeurera sur place. L’entreprise d’insertion sociale offrira de la formation professionnelle à des adultes. «Ça demande une reconfiguration des espaces», souligne la commissaire.

Locaux rares et coûteux
La difficulté de se reloger dans le quartier dans un si court délai et à un aussi bon prix inquiète les organismes.

«Il n’y a pas de place à Pointe-Saint-Charles et nous n’avons pas d’argent», explique Micheline Cromp, coordonnatrice de Madame Prend Congé et présidente de la Maison Saint-Charles. Les groupes paient environ 4$ le pied carré en loyer alors que sur le marché privé, dans le quartier, ça tourne autour de 18$.

«C’est certain que ça nous met en péril», laisse tomber Mme Cromp, mentionnant que plus de 3000 femmes franchissent chaque année les portes de l’organisme.

Sylvie Rouillard ne cache pas que ça pourrait sonner la fin de l’épicerie solidaire du Club populaire. Créée en 2012, elle offre des denrées à faibles prix. «Pour tenir l’épicerie, il faut avoir pignon sur rue», précise-t-elle. En 2015, plus de 400 personnes y ont fait des achats.

Solution
Les groupes communautaires sont conscients des besoins de la CSDM. «On ne peut pas être contre la mission scolaire de l’établissement», reconnaît Sylvie Rouillard.

Les organismes avancent une solution. Selon eux, la CSDM pourrait leur louer le local de 9000 pieds carrés attenant à la Maison Saint-Charles qui lui sert d’entrepôt.

«Des espaces d’entreposage, la CSDM en a très peu. Quand on va dans le privé, il y a des coûts importants», explique Violaine Cousineau, notant que la CSDM est déjà aux prises avec ses problèmes budgétaires.

Mais la commissaire ne ferme pas la porte. «Nous allons étudier sérieusement cette piste», affirme-t-elle.

Une rencontre doit avoir lieu prochainement avec les organismes.

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