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12 août, le Noël des libraires indépendants

Photo: Andréanne Moreau/TC Media

L’événement «Le 12 août, j’achète un livre québécois» est de retour pour une troisième édition. Lancé sur Facebook en 2014 par Patrice Cazeault et Amélie Dubé, deux auteurs, il est devenu un genre de Noël en été pour les libraires indépendants comme ceux de la Librairie de Verdun.

«Pour nous, c’est l’équivalent d’une journée du temps des fêtes», confirme Philippe Sarrasin, propriétaire de la Librairie de Verdun.

Et ce succès va en augmentant. «Pour la deuxième année, il y a eu une augmentation marquée. On a plus que doublé le chiffre d’affaires qu’on avait fait à la même date en 2014», confie-t-il.

La préparation est déjà enclenchée depuis un moment. Les libraires ont donné à leur patron leurs coups de cœur et les commandes pour ces titres ont été augmentées en conséquence, des activités ont été organisées et les libraires sont fin prêts.

Pour eux, dont le plus grand plaisir est de conseiller les clients et de partager leur passion de la lecture, cette journée qui met en valeur leur expertise est une fête. «Mes employés me demandent de travailler cette journée-là. Personne ne veut la manquer», raconte M. Sarrasin.

L’amour dans l’air
Depuis trois ans, le 12 août, l’ambiance est frénétique dans les librairies. «Même quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de l’événement et qui entre dans le commerce cette journée-là va savoir qu’il se passe quelque chose de spécial», décrit M. Sarrasin.

L’homme à la barbe imposante connu partout sur la rue Wellington avait même reconnu quelques auteurs venus tâter le pouls en 2014 et en 2015. Il les avait alors invité à vendre eux-mêmes leur livre, jouant les entremetteurs en les présentant aux clients qui avaient besoin d’une suggestion.

Cette année, il a même officialisé la démarche en invitant un de ses auteurs préférés, David Boudreault, qui sera à la librairie le 12 août pour jouer au libraire d’un jour et suggérer quelques titres aux clients.

Long terme
Pour Patrice Cazeault, un des fondateurs de cette journée, il est évident que le succès de l’événement vient en grande partie du fait qu’il n’est affilié à aucun organisme, ministère ou industrie. «C’est vraiment une initiative citoyenne, et je pense que c’est ça qui a fait notre succès au fil des ans», explique-t-il.

«C’est quand même difficile de mesurer l’impact réel, puisque les gens qui s’inscrivent ne participent pas forcément et vice versa», nuance l’organisateur.

Bien sûr, cette journée à elle seule ne peut sauver une librairie indépendante, mais elle donne un peu d’oxygène aux propriétaires au beau milieu des vacances, une période de l’année toujours un peu plus difficile dans le commerce de détail.

«Surtout, elle célèbre le combat qu’on mène tout au long de l’année pour faire découvrir la littérature d’ici aux gens du quartier et les emmener à explorer des auteurs moins connus. C’est ça, notre rôle», s’enthousiasme le propriétaire.

Quant à savoir si l’événement a un impact sur les habitudes de consommation pour le reste de l’année, c’est presque impossible. Mais M. Sarrasin estime que c’est plus que plausible, lui qui a souvent vu des clients revenir acheter tous les livres d’un même auteur après avoir eu un coup de cœur.

À Montréal, on compte maintenant seize librairies indépendantes. Huit ont fermé dans les dix dernières années.

Suggestions

Pour le 12 août, les libraires de la Librairie de Verdun nous partagent leurs douze coups de cœur de la littérature québécoise.

  • Nirliit – Juliana Léveillé-Trudel (La Peuplade)
  • La bête à sa mère – David Goudreault (Stanke)
  • Nouvelles de l’autre vie – Thierry Horguelin (Oie de Cravan)
  • Nous étions le sel de la mer – Roxanne Bouchard (VLB)
  • La petite et le vieux – Marie-Renée Lavoie (XYZ)
  • Les murailles – Erika Soucy (VLB)
  • Chien de fusil – Alexie Morin (Le Quartanier)
  • La canicule des pauvres – Jean-Simon Desrochers (Herbes rouges)
  • Le parfum de Nour – Yara El-Ghadban (Mémoire d’encrier)
  • Une mouche en novembre – Louis Gagné (Le Quartianier)
  • Chaque automne j’ai envie de mourir – Véronique Cote/ Steve Gagnon (Hamac)
  • Nikolski – Nicolas Dickner (Alto)

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