Soutenez

Le maire Parenteau dans l’embarras

Photo: TC Media/Archives

Jean-François Parenteau serait intervenu dans le processus référendaire lors de l’ouverture du registre pour le projet d’agrandissement du marché Métro Bellemarre, sur la rue de l’Église, sur la terre-ferme. Des méthodes douteuses auraient également été employées par le promoteur pour permettre d’ouvrir des zones supplémentaires de vote.

Le 20 janvier, à midi, le maire aurait été aperçu au bureau Accès Verdun donnant des informations privilégiées directement à Pierre Bouchard, un conseiller en acceptabilité sociale de l’épicier Roger Bellemarre pour le projet de construction.

Alors que les documents pour l’ouverture des registres devaient être remis avant 12h30, deux témoins l’auraient entendu donner le feu vert à M. Bouchard pour qu’il puisse déposer des documents pour agrandir le bassin, augmentant du coup le nombre de signatures nécessaires pour la tenue d’un référendum.

Au moment où le représentant de l’épicier se serait exécuté, une photo a été prise, ce qui aurait semblé inquiéter le maire, qui se serait même interrogé sur la légalité du geste.  Même la greffière, Caroline Fisette, s’en serait mêlée, demandant de faire effacer le cliché.

Processus perverti
«Le maire a perverti le processus référendaire, croit l’experte en gestion municipale, Danielle Pilette. L’ouverture des registres est sous l’égide de la greffière de l’arrondissement qui, elle, n’aurait jamais pu transmettre cette information au promoteur. Même le maire n’aurait pas dû y avoir accès avant la fermeture.»

Mme Pilette estime que le maire s’est ainsi placé dans une situation très périlleuse politiquement, en privilégiant un promoteur au détriment de ses citoyens, ou du moins, en en donnant l’impression.

Jean-François Parenteau ne croit pas que ce geste mérite des reproches. «C’est tout à fait légal. C’est une information publique», justifie-t-il. La greffière de l’arrondissement confirme que ces informations ne sont pas secrètes.

En décembre, la conseillère de Projet Montréal, Marie-Andrée Mauger, a sourcillé quand elle a appris que M. Parenteau communiquait directement avec l’épicier Bellemarre à propos de son projet immobilier.

«Tout est transparent, s’est défendu le maire à la séance du conseil d’arrondissement. En aucun cas, vous ne pouvez m’attaquer sur mon éthique.» Pour lui, il n’y a aucune différence avec un citoyen qui désire se bâtir un cabanon dans sa cour. Le maire juge donc qu’il n’a fait preuve d’aucune irrégularité.

L’ouverture des registres est la première étape menant à un processus d’approbation référendaire. Pour chaque zone, douze signatures doivent être recueillies. Ensuite, un minimum de 10% des résidents de cette zone doivent se présenter à la mairie pendant la période du registre. Plus le nombre de zones ouvertes est grand, plus il devient difficile pour les détracteurs d’un projet de mobiliser leurs voisins.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.