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Entrepôt contaminé: aide alimentaire compromise à Verdun

Philippe Lang directeur du comité de Réseau d'entraide Verdun. Photo: Isabelle Vergeron/TC Media

Le Réseau d’entraide de Verdun n’est plus en mesure de fournir de l’aide alimentaire d’urgence à quelque 200 personnes dans le besoin. Depuis mars, des travaux de décontamination réalisés par l’arrondissement dans les locaux de l’organisme l’empêchent de dispenser plusieurs de ses services.

Des aînés sont depuis privés de paniers alimentaires à domicile, les ateliers de cuisine collective ont été interrompus et le dépanneur, qui permettait aux clients de choisir leurs produits et de se les procurer à moindre coût, n’est plus disponible.

«J’ai la sclérose en plaques. L’été, je suis capable de me déplacer. Mais cet hiver, j’aurai besoin de la livraison. Cet organisme est essentiel afin que je mange suffisamment», nous dit un client qui désirait garder l’anonymat.

«C’est désastreux, se désole une ancienne participante aux cuisines collectives. Les activités de cuisine m’aidaient à me nourrir sainement à peu de frais. C’est un service essentiel, que j’aime et qui m’aide à garder le moral. Les gens qui travaillent ici ont réussi à tenir le projet à bout de bras, mais il est urgent que les locaux rouvrent.»

Moisissures
En début d’année, un rapport dressé par la Direction de la santé publique de Montréal (DSP) dénotait de sérieux problèmes de moisissures en raison de la vétusté des locaux de l’organisme, situés sur le boulevard LaSalle. Plusieurs membres du personnel étaient affectés au niveau respiratoire et dermatologique.

L’arrondissement de Verdun, qui est propriétaire des locaux, a donc dû fermer la ressource afin de procéder à des travaux de décontamination et d’aération. Dorénavant, les employés et les bénévoles ont seulement accès aux chambres réfrigérées, à la cage d’escalier et à la devanture de l’édifice.

En conséquence, 20 tonnes de nourriture de moins qu’en 2014 ont été collectées par l’organisme

«Comme on n’a plus vraiment de locaux, la mobilisation des bénévoles et l’encadrement pour les gens en pré-employabilité n’est vraiment pas idéal. On essaie de ne pas interrompre le programme, mais on est vraiment sur le bord,» affirme Philippe Lang, directeur du conseil d’administration du réseau.

Ce dernier soutient qu’il demeure dans une dimension collaborative avec l’arrondissement. Toutefois, pour l’instant, il se désole qu’il n’y ait ni d’échéancier clair pour les travaux ni de suivi serré sur les résultats des tests de qualité de l’air qui ont été effectués récemment.

L’arrondissement, de son côté, indique avoir déjà effectué de nombreux travaux, à ses propres frais. Le système de ventilation et les tuiles acoustiques dans la cuisine ont été remplacés, plusieurs drains ont été scellés ou réparés, l’ensemble des murs et des poutres de béton fut réparé et peint.

«Les tests effectués début août, à la suite de ces travaux, démontraient une qualité de l’air normale, souligne Honorine Youmbissi, chargée de communication à Verdun. Un nouveau rapport de la DSP, reçu le 6 août, fait toutefois certaines recommandations relativement à d’autres travaux d’inspections. Nous prenons ce rapport très au sérieux.»

Avant d’aller de l’avant avec de nouveaux travaux, l’administration compte discuter avec l’organisme avec d’évaluer la situation. Verdun juge toutefois que les activités du Réseau d’entraide sont à ce point importantes qu’il est crucial de les maintenir.

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