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Jean-Philippe Warren remporte le Prix du Gouverneur général

Photo: Collaboration spéciale

Écrire et penser sur des thèmes que personne ne songe à aborder, c’est la spécialité du sociologue verdunois Jean-Philippe Warren. Une originalité qui le sert bien, puisque le chercheur vient de remporter le Prix du Gouverneur général pour son essai «Honoré Beaugrand: la plume et l’épée (1848-1906)».

«J’étais vraiment surpris et heureux de cet encouragement de la part de la communauté savante québécoise. Particulièrement pour ce livre, car il représente dix ans de travail, à me fatiguer les yeux devant les microfilms et les coupures de journaux du XIXe siècle», rigole-t-il.

Au cours de sa carrière, celui qui se décrit comme un vulgarisateur généraliste a posé son regard et son insatiable curiosité sur une multitude de sujets, tous plus diversifiés les uns que les autres, bien que toujours reliés par sa grande passion: le Québec et ses habitants.

Auteur d’une dizaine de livres et de plus d’une centaine d’articles scientifiques, M. Warren a écrit autant sur des figures marquantes de la province et sur la Révolution tranquille, les prisonniers politiques au Québec, les autochtones et l’Église catholique romaine, que sur la commercialisation de la saison des fêtes au Québec et l’histoire des sexualités.

Pas mal pour un homme qui célébrait cette année son 45e anniversaire.

Terrain vierge
«Deux aspects conditionnent mes sphères de recherche, explique le sociologue. Je m’intéresse aux terrains vierges, qui n’ont pas encore été creusés, et aussi aux recherches qui me permettent de travailler directement avec les gens. Honoré Beaugrand se situe clairement dans la première catégorie.»

Bien que cet ancien maire de Montréal soit un personnage central et capital de l’Histoire du Québec, la plupart des informations le concernant ont été détruites ou égarées. «C’était l’équivalent de chercher une aiguille dans une botte de foin. Rétroactivement, je ne suis pas certain que je le referais», lance M. Warren dans un grand éclat de rire.

Pourtant, la rédaction de cet essai lui a permis de faire des découvertes fascinantes sur Honoré Beaugrand, un homme extrêmement éduqué, richissime, à la fois poète, magnat de la presse, politicien, militaire, qui a traversé 82 fois l’Atlantique et qui a rejeté la religion catholique.

«Tout le contraire des mythes sur la société canadienne-française», signale M. Warren.

Dans les prochains mois, le sociologue se penchera sur un autre livre aussi coloré que son auteur, retraçant l’histoire des romans d’amour au Québec. Il espère ainsi donner une image de la province différente de celle à laquelle on est constamment confronté, en fouillant les profondeurs des rêves et des passions des Québécois à travers les époques.

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