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Préserver les trésors de l’église Saint-Jean-Berchmans

Claude Archambault, secrétaire-trésorier de la fabrique de Saint-Jean-Berchmans.
Claude Archambault, secrétaire-trésorier de la fabrique de Saint-Jean-Berchmans. Photo: Emmanuel Delacour/ TC Media

Du haut de ses 78 ans, l’église Saint-Jean-Berchmans domine encore le boulevard Rosemont, rappelant aux résidents de La Petite-Patrie le patrimoine religieux du quartier. Toutefois, les décennies ont fait leur œuvre et aujourd’hui de sérieuses rénovations s’imposent, surtout dans la toiture de l’édifice, qui coule depuis quelque temps.

Contrairement à plusieurs églises catholiques de Montréal, le lieu de culte n’a pas un toit de cuivre, mais il est plutôt fait en bardeau d’asphalte. «Pendant sa construction en 1938-1939, le cuivre était gardé à l’abri dans le sous-sol, prêt à être installé. Toutefois, la Seconde Guerre mondiale a éclaté et le gouvernement fédéral a réquisitionné le métal pour l’effort de guerre», raconte Claude Archambault, secrétaire-trésorier de la fabrique de Saint-Jean-Berchmans.

Il s’agit d’une des innombrables anecdotes que connaît celui-ci à propos de la paroisse. Né, baptisé et marié ici même, M. Archambault clame fièrement qu’il s’agit de «son église».

S’il s’attriste un peu du fait que presque plus de fidèles visitent aujourd’hui les lieux, celui-ci ne se laisse pas décourager.

«Nous avons la chance d’avoir une église classée patrimoniale. Les travaux de rénovation sont donc en partie remboursés par le gouvernement. Toutefois, nous devons faire la réclamation après avoir payé pour la réfection. Ce n’est pas toujours évident», explique le trésorier.

Ce ne sera pas une mince affaire cette fois, puisque les coûts estimés pour la remise en état du toit sont évalués à environ 300 000 $. Même si jusqu’à 70 % de ce montant peut être remboursé, il faudra tout de même à la paroisse débourser 90 000 $.

«On fera des campagnes de financement, on s’en sortira, insiste M. Archambault. Les travaux sont dus. Il y a eu de grosses pluies et de forts vents en juillet dernier qui ont endommagé les bardeaux et fait des trous. Ç’a coulé directement à l’intérieur.»

Les dommages sont heureusement limités, puisque l’église est surtout faite de béton, de pierre et de ciment, toutefois des traces d’écoulement sont encore visibles dans le crépi des murs et quelques seaux ont été laissés çà et là en cas d’une autre grosse averse.

Il est tout de même urgent d’agir, puisque Saint-Jean-Berchmans contient des trésors d’architecture et d’artisanat liturgique. En effet, ses grandes voûtes rappellent le style de Dom Bellot un religieux et architecte français né à Paris, le 7 juin 1876 et mort à Québec, le 5 juillet 1944. Sa décoration quant à elle, est d’inspiration Art Déco, qui prise les formes angulaires et les tracés forts, populaire entre les années 1910 et les années 1930.

Lorsque le toit sera remis en état, ce sera au tour de la maçonnerie et des vitraux à recevoir un peu d’amour, confie M. Archambault. Comme quoi, le travail du gardien des lieux ne se termine jamais.

Église Saint-Jean-Berchmans.
Église Saint-Jean-Berchmans.

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