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Un chantier à risques pour des enfants handicapés

Photo: Isabelle Bergeron

EXCLUSIF:Les travaux à l’école primaire spécialisée Victor-Doré, une école pour enfants à déficiences motrices ou organiques graves, s’étirent depuis la fin de l’agrandissement en septembre 2013 et mettent en péril la sécurité des jeunes.

L’établissement du quartier Villeray, accueille 190 élèves de partout à Montréal et même ailleurs, dont la plupart sont en fauteuil roulant. Or, des déficiences importantes sont remarquées régulièrement sur le travail effectué par l’entreprise les Constructions Lavacon.

Mandatée par ses collègues, l’éducatrice spécialisée oeuvrant à l’école depuis six ans, Isabelle Savard, a décidé de briser le silence, pour dénoncer la situation.

«Chaque jour, on ne sait jamais ce qui va nous tomber sur la tête! Ils reprennent constamment le travail qu’ils font», Isabelle Savard.

L’affaissement d’une partie de mur dans la cafétéria, en pleine heure de dîner, a été la goutte qui a fait déborder le vase pour les employés. Une partie du mur donnant sur la rue Rousselot s’est ouvert, alors qu’un ouvrier était en train d’œuvrer à l’extérieur, près de la fenêtre. Cinq blocs de béton sont tombés en créant une ouverture dans le mur intérieur de l’école à cinq pieds d’un élève. De l’intérieur, on voit toujours à l’extérieur.

Gestion des risques

Ce genre d’incident est devenu le pain quotidien des 150 employés de l’école spécialisée. L’année dernière, un luminaire est tombé à deux pieds d’un enfant dans la cafétéria. L’éclairage a donc été enlevé pour ne jamais être remplacé.

«Des tonnes d’incidents de toute nature se sont produits. La gestion des risques, au quotidien, est un défi important. On aimerait plus de rigueur», explique la directrice de l’école Victor-Doré, Anne Alexandre.

Lors du passage du Progrès Villeray-Parc-Extension, l’alarme d’incendie a été déclenchée à cinq reprises par les travailleurs, au grand dam des professionnels qui tentaient de rassurer les enfants.

Et l’accessibilité universelle?

De plus, les recommandations des intervenants en matière d’accessibilité universelle de l’école n’ont pas été respectées.

Le Progrès  a testé la porte d’entrée principale en fauteuil roulant et a constaté qu’il est difficile de passer le petit rail surélevé des portes coulissantes. Un adulte doit d’ailleurs être présent tous les matins pour faire entrer les enfants.

«Ça va à l’encontre de l’autonomie qu’on veut qu’ils aient. La porte de la bibliothèque est aussi très étroite. Ce ne sont pas tous les enfants qui peuvent entrer», souligne Mme Savard.

La sortie d’urgence pose aussi d’importants défis, puisque la porte est étroite.

«Elle respecte les normes, du Service de sécurité incendie de Montréal(SIM), sauf qu’il m’est impossible d’évacuer tous les enfants de cette façon, parce qu’il faudrait qu’ils soient tous accompagnés d’un adulte. C’est sans compter le fait que la rampe débouche directement sur le boulevard Crémazie Est…», indique la directrice.

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