Un CPE ferme d’urgence pour effectuer des travaux

Un centre de la petite enfance (CPE) de Villeray été forcé de fermer ses portes d’urgence mardi pour des raisons de sécurité. Une inspection a révélé que l’état des murs extérieurs du bâtiment présentait un risque trop important pour s’en approcher.

Des inspecteurs de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ont rendu visite au CPE Chez-nous chez vous lundi soir et ont ordonné la fermeture immédiate du bâtiment de la rue De Castelnau.

«Nous sommes intervenus le 30 mai et comme il y avait un risque d’effondrement, nous étions obligés de fermer les six issues et de mettre des barrières de sécurité», explique Marie-France Vermette, porte-parole de la CNESST.

«L’intérieur est sécuritaire mais c’est l’extérieur qui cause problème», précise la directrice générale de Chez-nous chez vous, Aurélie Laly.

Les parents des 70 enfants qui fréquentent le CPE doivent donc trouver une solution le temps que des travaux soient réalisés.

La présidente du conseil d’administration a assuré que l’établissement faisait tout en son possible pour rouvrir ses portes rapidement.

«On est en gestion de crise. On a choisi l’option de sécuriser les deux issues plutôt que de relocaliser les enfants», indique la présidente Annie Baillargeon.

Dès mardi, la direction a mandaté un entrepreneur pour l’installation d’échafauds. Les travailleurs seront sur les lieux mercredi matin, en prévision de la nouvelle visite d’un inspecteur de la CNESST la même journée.

Le CPE espère rouvrir ses portes dès jeudi, sans quoi l’option de la relocalisation sera envisagée.

Refus du ministère
La direction était bien au fait de la nécessité de ces travaux urgents, mais ne pouvait en défrayer les coûts. Selon les premières soumissions réalisées par des entrepreneurs pour le CPE en 2015, la somme s’élèverait à 200 000$.

Mme Laly dit faire des démarches depuis près d’un an auprès du ministère pour obtenir une subvention. Or, le dossier s’est avéré complexe, puisque «tous se renvoyaient la balle», affirme-t-elle.

«Le ministère disait que ça prenait une autorité compétente qui allait confirmer les dires des architectes. Les pompiers ont dit non, la Régie du bâtiment a dit non», raconte-t-elle.

Après avoir essuyé plusieurs refus, Mme Laly dit n’avoir eu d’autre choix que de contacter la CNESST.

«Je me suis dit je n’allais pas attendre qu’il arrive une catastrophe. J’ai moi-même déposé une plainte en mon nom», lance la directrice.

La CNESST n’était pas en mesure de donner des détails sur la raison de la fermeture, mardi soir. Un rapport sera produit mercredi.

Difficultés financières
Déjà fortement touché par des compressions, le CPE n’est plus en mesure d’absorber d’autres imprévus, rappelle la présidente Mme Baillargeon.

«[Les travaux] vont rendre notre situation financière encore pire. On est complètement étouffés à cause des compressions», lance-t-elle.

Selon leurs prévisions, le déficit de l’installation de la rue De Castelnau, pour l’an prochain s’élèvera à 180 000$. La direction et le conseil d’administration procèdent actuellement à des restructurations afin de faire des économies.