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L'Arabie saoudite relâche trois militantes

Aya Batrawy - The Associated Press

DUBAI, Émirats arabes unis — Les autorités saoudiennes ont relâché trois militantes féministes, mais en détiennent toujours au moins sept autres dans la foulée de la rafle du 15 mai dernier, qui visait à réprimer les emblèmes du mouvement pour le droit des femmes.

Les trois féministes remises en liberté sont Aisha al-Mana, Hessah al-Sheikh et Madeha al-Ajroush, toutes trois des militantes de longue date qui avaient notamment pris part, en 1990, à la première manifestation contre l’interdiction de conduire imposée aux femmes dans ce royaume arabe.

Amnistie internationale et d’autres sources proches du dossier mentionnent que leur état de santé n’est cependant pas encore connu. Les personnes au fait des arrestations ont accepté de parler à l’Associated Press sous couvert de l’anonymat par crainte de représailles.

Les autres individus toujours détenus sont soumis à des interrogatoires sans accès à un avocat et ils n’ont eu droit qu’à un seul appel à leurs proches inquiets. L’une des femmes toujours détenues, Loujain al-Hathloul, demeure cependant entièrement tenue au secret depuis son arrestation le 15 mai dernier.

Les détentions sont considérées comme le point culminant d’une répression constante de ceux qui sont perçus comme étant des détracteurs du gouvernement. Selon des militants, des dizaines d’autres femmes ont été assujetties à une interdiction de quitter le pays dans les dernières semaines.

Les arrestations ont jeté une ombre sur les récentes ouvertures sociales du prince héritier Mohammed ben Salmane, y compris sa décision historique de lever le 24 juin l’interdiction de conduire pour les femmes. Le royaume saoudien est le seul pays au monde à interdire aux femmes de conduire au véhicule automobile.

Ces détentions viennent aussi nuire aux efforts du prince héritier qui tente de se positionner en «réformateur».

Plusieurs des femmes arrêtées sont de brillantes professionnelles et les trois dames libérées sont particulièrement reconnues dans leur domaine respectif.

Aisha al-Mana, âgée de 70 ans, est la directrice de l’Hôpital général Al-Mana et du collège des sciences de la santé Mohammed Al-Mana. Elle est la première femme saoudienne a avoir décroché un doctorat en 1980.

Hessah al-Sheikh appartient à une importante famille saoudienne et elle enseigne à l’Université King Saud, en plus d’être impliquée dans de nombreuses organisations caritatives.

Madeha al-Ajroush est une psychothérapeute dans la mi-soixantaine qui exerce en pratique privée à Riyad. Elle a participé à la création d’un programme national pour venir en aide aux femmes victimes de violence conjugale.

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