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Pourquoi mon patron veut-il me prendre en faute?

Businessman caught in a net trap Photo: Métro

Chaque semaine, notre chroniqueur répond à une question sur le comportement des patrons.

«Quand il m’a confié ce gros mandat, il m’a dit qu’il me faisait confiance et que c’était déterminant pour ma carrière. Imaginez: un défi super important dans un secteur où j’ai peu d’expertise. Je lui ai demandé plus d’information concernant l’échéancier, les budgets, les résultats attendus. Il m’a dit qu’on en parlerait plus tard. Se pourrait-il qu’il me tende un piège?»

Ce n’est pas toujours parce qu’un patron a confiance en son employé qu’il lui confie un mandat prétendument important. Il arrive qu’une telle marque de confiance soit une stratégie visant un objectif plus sombre. Par exemple, un patron confiera à un employé un mandat impossible à réaliser dans le temps prévu afin de pouvoir s’en débarrasser par la suite. Il agira de la sorte avec un autre employé afin de justifier une mauvaise évaluation annuelle. Parfois aussi, un patron confiera à un employé un mandat irréalisable sans même en avoir conscience.

Or, la confiance que les gens vous portent est un capital à intérêts composés. Celui-ci grandit avec le temps et, si vous ne commettez pas d’erreur, il peut grandir longtemps. La meilleure manière de dilapider ce capital consiste à accepter des mandats impossibles à mener à terme. À ce moment, votre patron est libre d’annoncer que «vous ne savez pas vous organiser», que «vous gérez mal votre temps» ou, pire encore, que «vous n’êtes pas fiable».

Comment vous assurer qu’il ne vous tend pas une embuscade? Si vous croyez manquer d’expertise, trouvez quelqu’un dans votre organisation qui pourrait vous aider à mener le projet à terme. Cette personne-ressource pourra vous fournir des conseils et de l’information. Elle pourra vous ouvrir des portes. Elle deviendra votre mentor.

Ensuite, rencontrez votre patron et annoncez-lui que, compte tenu de l’importance du mandat et de votre besoin d’être bien appuyé pour en faire un succès, vous demanderez le soutien de votre personne-ressource. Indiquez combien d’heures cette personne devra vous consacrer et comment vous entendez travailler avec elle. Convainquez votre patron que, grâce à cette collaboration, votre courbe d’apprentissage sera bien plus rapide et que, la prochaine fois, vous pourrez mener le mandat en solitaire.

Remerciez-le pour sa confiance et allez de l’avant. S’il a à cœur votre réussite, il sera content de votre initiative. Si son but est de vous piéger, il s’opposera à cette solution. Dans ce cas, libre à vous de refuser ce mandat risqué ou d’en négocier les conditions.

Ne vous lancez pas tête baissée dans un guet-apens sans une stratégie qui réduira vos risques. Votre réputation est trop importante.

En résumé

  • Apprenez à refuser les mandats risqués.
  • Si votre patron insiste, exigez plus de ressources (humaines, matérielles, financières, etc.) pour mener le mandat à terme.

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