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The Old Man and the Gun: Bye-bye mon cowboy

Photo: Collaboration spéciale

Après son éblouissant A Ghost Story, le réalisateur David Lowery débarque là où personne ne l’attendait avec The Old Man and the Gun, offrant à Robert Redford un véritable testament cinématographique.

«Quand Robert Redford t’appelle pour te proposer un projet, tu ne peux pas refuser», explique au bout du fil David Lowery, un cinéphile invétéré qui avait déjà dirigé le Sundance Kid dans le récent remake de Pete’s Dragon.

Peu de temps avant que le tournage de The Old Man and the Gun – une histoire inspirée d’un article du New Yorker sur un homme qui s’est évadé 18 fois de prison et a attaqué des banques toute sa vie – se mette en branle, le légendaire acteur annonce que ce sera son dernier film et qu’il se consacrera par la suite à la réalisation.

«J’ai soudainement ressenti beaucoup de pression, confie le cinéaste. Je m’en suis libéré immédiatement, parce que le film n’avait pas besoin de ça. Si c’est effectivement son dernier tour de piste, je pense qu’il part sur une bonne note. Mais je n’ai jamais pensé à ça. Tout ce que je voulais, c’était célébrer l’homme, la star.»

Comme dans l’excellent Ain’t Them Bodies Saints, qui a révélé le metteur en scène, son nouveau long métrage à saveur nostalgique évoque les tourments d’un criminel et sa romance naissante (avec l’exquise Sissy Spacek).

Le ton est cependant plus léger et ludique. Le jour et la nuit avec son récent A Ghost Story, bien que les réflexions sur le temps et la mort persistent.

«Je cherche continuellement des façons de repousser mes limites et faire une comédie était une manière de me dépasser, explique le réalisateur et scénariste. Sauf que je suis quelqu’un de sombre, de triste et de mélancolique. Mettre un sourire sur le visage des gens n’est pas naturel pour moi. Ça m’a obligé à penser autrement, à recadrer mon attention vers la lumière. C’était très amusant de savoir que j’allais terminer chaque journée de bonne humeur.»

Cela ne peut que transparaître à l’écran. Tout en s’inspirant des classiques du genre (de Huston, de Melville et de Mann, notamment) avec moult clins d’œil (à Straight Time et Badlands, entre autres), l’ensemble évoque les efforts les plus décontractés de Steven Soderbergh, faisant écho à ce héros qui multiplie toujours les larcins en souriant.

«Je ne cautionne évidemment pas ce qu’il fait, laisse savoir David Lowery. Je trouve toutefois admirable de voir quelqu’un vivre sa passion à fond. C’est très inspirant et ça me rappelle mon propre cheminement. Pas les braquages, mais le désir de ne jamais arrêter de faire ce que j’aime : du cinéma.»

«S’ils sont bien faits, j’aime autant les petits films d’art et d’essai que les blockbusters. Et puisque mes projets sont toujours personnels, je suis capable de passer d’un récit peut-être plus obscur comme A Ghost Story à quelque chose de plus rassembleur comme The Old Man and the Gun», ajoute David Lowery.

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