Soutenez

Un marché du travail qui n’impressionne pas

Close-up of business document in touchpad lying on the desk, office workers interacting in the background Photo: Getty Images/iStockphoto

L’Institut du Québec vient de créer l’Indice de l’emploi, qui nous donne un nouveau portrait du marché du travail québécois.

Cet indice mesure à la fois la vigueur du marché du travail, soit sa capacité à générer de l’emploi, mais aussi la qualité des emplois créés. À ma connaissance, c’est le premier indice du genre à ne pas se préoccuper seulement de la croissance du nombre d’emplois, mais aussi de la correspondance entre ces emplois et les attentes et les besoins des travailleurs.

Pour y parvenir, l’indice réduit à seulement 2 chiffres 12 indicateurs publiés mensuellement par Statistique Canada. Le premier chiffre représente la vigueur de l’emploi et utilise six indicateurs connus, dont le taux de chômage, la proportion des 24 à 54 ans qui ont un emploi et le nombre de chômeurs de longue durée.

Le deuxième chiffre représente la qualité des emplois et utilise aussi six indicateurs publiés chaque mois, dont la croissance de l’emploi à temps plein, la croissance de l’emploi salarié (pas du travail autonome) et la croissance des emplois bien rémunérés.

Ces deux chiffres varient entre 0 et 1. Par exemple, si le chiffre qui représente la qualité de l’emploi est 0, cela veut dire que les emplois sont en ce moment de très pauvre qualité lorsqu’on les compare à la qualité des emplois des mois ou des années précédentes. Au contraire, si ce chiffre est 1, les emplois sont présentement de très bonne qualité.

Alors, que nous apprennent ces chiffres sur le marché du travail des 10 dernières années? Selon votre point de vue, ils vous désappointeront ou vous encourageront. En 2006, l’indice de la vigueur de l’emploi était de 0,5 alors qu’il est aujourd’hui de 0,6. Dans l’ensemble, donc, la création d’emploi a légèrement augmenté au Québec au cours de la dernière décennie, malgré des fluctuations notables en 2008-2009 (0,8) et en 2012 (0,2). Si la vigueur du marché – sa capacité à créer de l’emploi – a beaucoup varié, il n’y a pas cependant d’amélioration notable.

C’est probablement le premier indice de ce genre à ne pas se préoccuper seulement de la croissance du nombre d’emplois, mais aussi de la correspondance entre ces emplois et les attentes et les besoins des travailleurs.

Quant à l’indice de la qualité de l’emploi, il était de 0,4 en 2006 et est de 0,5 aujourd’hui. Il y a donc plus d’emplois de qualité qu’il y a 10 ans, mais encore là, pas beaucoup, et encore une fois, malgré de nombreuses fluctuations.

Notre marché de l’emploi n’est donc pas hyper-performant, mais il fait quand même bonne figure. Il ressemble à ma vieille voiture qui, elle aussi, date de 2006. Sa performance n’impressionne personne, mais elle ne fonctionne pas trop mal.

Ce nouvel indice est intéressant, mais il présente malheureusement un biais important. Il reflète davantage la réalité des personnes qui sont les mieux installées sur le marché, soit les 25 à 54 ans. Or, les chiffres de l’indice seraient bien différents pour les jeunes et pour les travailleurs de plus de 55 ans. C’est aux extrémités que le marché change le plus!

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.