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Qui est le futur scientifique?

Yannick Bergeron multiplie les expériences sur différents salons, devant des jeunes captivés. Photo: FELIX O.J. FOURNIER / TC MEDIA

Les chercheurs d’aujourd’hui ont souvent vécu, plus jeunes, des expériences similaires qui les ont incités à poursuivre une carrière scientifique par la suite.

C’est la conclusion à laquelle parvient une enquête menée en 2014 par le Pew Research Center auprès des membres de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS). L’étude avait pour but de mieux comprendre ce qui avait conduit ces chercheurs, tous détenteurs d’un doctorat, à choisir une carrière dans la recherche scientifique.

L’étude, dont les résultats viennent de paraître, a porté tant sur les chercheurs du domaine des sciences de la vie que de celui des sciences physiques.

Ainsi, 32 % des chercheurs interrogés ont rapporté que, depuis leur plus jeune âge, ils se sont intéressés au fonctionnement de la nature et des objets qui nous entourent. Leur curiosité a souvent  été renforcée par un événement particulier qui a marqué leur imaginaire, par exemple leur première utilisation d’un télescope ou l’observation d’une réaction chimique explosive. À partir de cette expérience, ils ont voulu élucider les mystères de la nature et du monde physique.

Plusieurs, soit 27 % des répondants, décrivent aussi l’importance de l’influence d’un enseignant ou d’un mentor. Leur intérêt pour l’étude des virus ou l’astrophysique, par exemple, trouve son origine dans l’enthousiasme d’un professeur ou d’un directeur de recherche pour le même sujet.

Pour 17 %, cet intérêt a plutôt été suscité par une expérience en laboratoire ou sur le terrain. C’est ainsi qu’ils ont «eu la piqûre», comme on dit parfois.

L’école doit offrir aussi tôt et aussi souvent que possible des occasions de découverte des sciences et des techniques.

Finalement, 12 % d’entre eux rapportent que l’encouragement et l’exemple d’un membre de leur famille les ont conduits à choisir la recherche. Plusieurs se rappellent de sorties en nature avec un parent, ou de visites dans un musée de sciences naturelles, ou encore de conversations passionnées sur des sujets à caractère scientifique. La science faisait donc partie de leur vie depuis toujours.

Les médias ne cessent de nous dire que les emplois de demain demanderont une connaissance approfondie des sciences et des techniques. Pourtant, les jeunes perdent rapidement l’intérêt pour les sciences, comme pour les mathématiques, d’ailleurs.  En conséquence, plusieurs carrières leur deviennent inaccessibles, non seulement dans la recherche scientifique, mais aussi en génie et dans de nombreux secteurs techniques.

Comment donc, non seulement susciter, mais aussi conserver l’intérêt pour les sciences chez les jeunes? Si on en juge par les résultats de cette recherche, ceux qui ont développé un goût pour la science sont ceux qui y ont été introduits très tôt. Ensuite, ils ont eu de nombreuses occasions de développer leur curiosité scientifique et de comprendre le monde
physique qui nous entoure.

L’école devrait donc offrir des activités de découverte des sciences et des techniques aussi tôt et aussi souvent que possible. La découverte du monde concret est passionnante pour bien des jeunes, surtout pour ces garçons qu’on désire tant raccrocher à l’école. Et elle les préparera bien mieux au monde dans lequel ils évolueront bientôt.

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