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Robotiser la production

Photo: Métro

La prochaine politique industrielle du Québec pourrait mettre en place des mesures favorisant la robotisation industrielle. Quels sont les diplômés qui en bénéficieraient?

La semaine dernière, en conférence de presse, le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, encourageait les entreprises manufacturières à automatiser leurs activités de production. Il rappelait que l’utilisation de la robotique est un moyen efficace d’augmenter la productivité industrielle et encourageait le gouvernement à inclure des mesures la favorisant dans sa prochaine politique industrielle.

La productivité industrielle se définit comme la capacité de produire des biens à moindre coût, permettant ainsi de les vendre à des prix compétitifs. Or, les ventes de nos entreprises manufacturières ont baissé, devant la compétition internationale et la montée du huard. Selon un récent bulletin du Mouvement Desjardins, la valeur de nos livraisons manufacturières internationales a diminué de 20 % de 2000 à 2010. Il faut agir si on ne désire pas que le secteur continue de perdre en importance. Il ne représentait plus que 16,1 % de notre PIB en 2011, contre
22,9 % en 2000.

Comme le montre l’histoire, la robotisation est un moyen très efficace d’augmenter la productivité industrielle. Après la Deuxième Guerre mondiale, le Japon l’a utilisée pour combler son manque de main-d’œuvre. Cela lui a permis de devenir une puissance économique dans les années 1970, particulièrement dans les secteurs de l’automobile et de l’électronique. Pourtant, plus de 70 % des manufactures du Québec n’ont installé aucune forme de robotisation ou d’automation. C’est une des raisons pour lesquelles notre productivité est réputée moindre que celle des États-Unis ou du reste du Canada.

La robotisation et l’augmentation de la productivité peuvent réduire l’embauche des travailleurs les moins qualifiés. Déjà, seulement un travailleur sur huit est employé dans le secteur manufacturier, alors que c’était le cas d’un sur cinq au début de la décennie. La robotisation de nos entreprises manufacturières créerait néanmoins de nombreux débouchés pour des spécialistes, par exemple pour les diplômés en génie de la production automatisée. Formés à l’École de technologie supérieure (ETS), ces ingénieurs reçoivent une formation en mécanique, en électronique, en informatique et en génie de la production qui leur permet de concevoir des systèmes de production complètement robotisés au besoin. L’ETS offre aussi un DESS en production automatisée aux ingénieurs d’autres spécialités.

Ainsi, si la robotisation augmentait dans les entreprises, la demande des diplômés du DEC en électronique industrielle pourrait fortement augmenter. Ce DEC est offert, dans la région de Montréal, aux cégeps André-Laurendeau, d’Ahuntsic, du Vieux-Montréal, de même qu’au Collège Vanier et à l’Institut Teccart. Ces technologues s’occuperont de la programmation, du maintien et du réglage des processus automatisés. Des AEC en automatisation et robotisation sont également offertes par plusieurs de ces établissements.

Cela est un autre exemple de la façon dont les progrès de la technologie réduisent les possibilités d’emploi des moins qualifiés, mais créent de nouvelles occasions pour les mieux formés.

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