De l’avenir pour les auxiliaires familiaux

La demande de soins à domicile doublera d’ici 15 ans selon Jacques Légaré, un démographe de l’Université de Montréal.

C’est le résultat de ce qu’on nomme le «papi  et mamie boum», c’est-à-dire de la proportion croissante des gens de plus de 65 ans dans la population. Une personne sur sept fait partie de ce groupe d’âge, et on prévoit que ce nombre aura doublé en 2031, lorsque tous les bébé-boumeurs auront atteint l’âge de la retraite.

Or, plus les 65 ans et plus sont nombreux, plus grand est le nombre de personnes qui ont besoin de soins à domicile parce qu’elles sont en perte d’autonomie. Interviewé par le magazine Forum, le démographe estime, à l’aide de simulations complexes, qu’environ deux millions de personnes au Canada auront besoin de l’aide des services sociaux ou de leurs proches pour répondre à leurs besoins de base, tels que se nourrir, s’habiller ou prendre leurs médicaments. Or, cette demande de services augmentera alors même que le nombre de jeunes adultes diminue. On ne pourra donc pas dépendre seulement de l’engagement des membres plus jeunes de la famille. Il faudra plutôt former des professionnels des soins à domicile.

Les soins à domicile, lorsqu’ils sont nécessaires, peuvent être donnés par plusieurs intervenants, particulièrement les infirmières et les préposés aux bénéficiaires. Lorsqu’il s’agit de besoins de base, néanmoins, ils sont souvent comblés avec le soutien d’auxiliaires familiaux. Ces derniers visitent régulièrement les personnes âgées à la maison et les aident à accomplir des activités de la vie quotidienne : ménage, repas, hygiène personnelle, etc.  Ce service est important pour permettre à ces personnes de rester à domicile, ce qui correspond souvent à leur désir.

Il y a déjà une forte demande pour ces travailleurs au Québec. Service Canada prévoit de son côté le besoin de 700 nouveaux auxiliaires chaque année jusqu’en 2016. Bien que plus de 85 % soient des femmes, les hommes sont souvent appréciés dans cette profession, surtout lorsqu’il faut aider une personne à se déplacer.

La formation pertinente est le DEP en assistance à la personne à domicile, offert sur l’île de Montréal par le Centre Antoine de Saint-Exupéry, l’École des métiers des Faubourgs de Montréal, le Centre professionnel des métiers de la santé et le Pearson Adult and Career Centre. C’est un des DEP les plus courts, d’une durée de 975 heures (environ neuf mois). Il attire souvent des adultes qui désirent changer de carrière ou retourner sur le marché du travail. Un nombre important d’auxiliaires ont d’ailleurs plus de 40 ans.

Depuis 2003, la plupart des services visant les soins de base sont offerts par des entreprises de l’économie sociale plutôt que par le secteur public. Cela semble avoir eu comme impact de limiter la croissance des salaires dans cette occupation. Le salaire annuel moyen est d’environ 23 000 $.