Une boule de cristal pour choisir sa formation

Les débouchés sont devenus si incertains qu’on aimerait choisir sa formation grâce à une boule de cristal.

On entend tant d’avis contradictoires sur l’avenir de l’emploi et de la formation qu’on ne sait plus ce qu’il faut penser.

Ainsi, plusieurs croient que le marché de l’emploi des prochaines années offrira beaucoup d’occasions aux nouveaux diplômés. En effet, le nombre de personnes en âge de travailler (les 15 à 64 ans) diminuera d’ici 2030. Les jeunes en début de carrière seront alors moins nombreux que les bébé-boumers qui auront pris leur retraite. La difficulté qu’auront les employeurs à combler les postes vacants produira alors des occasions nombreuses pour les jeunes.

D’autres s’attendent à une montée importante de l’automatisation et de la robotisation. Au début des années 1990, on a assisté à l’introduction de robots et d’automates dans le secteur manufacturier, ce qui a provoqué de nombreuses pertes d’emplois. Les robots auront des impacts encore plus importants dans les prochaines années. Tel que mentionné dans une chronique précédente, certains chercheurs estiment que jusqu’à 47 % des emplois pourraient être robotisés ou informatisés dans les années 2030.

Que faut-il donc croire? Faut-il se réjouir en pensant que les difficultés d’insertion des diplômés seront bientôt choses du passé, une fois que leurs aînés auront pris leur retraite? Faut-il plutôt se préparer à un marché de l’emploi qui offrira encore moins d’occasions, à la suite de l’introduction de nouvelles technologies?

Lorsqu’on pose la question ainsi, personne ne semble connaître la réponse. Et pourtant, les jeunes doivent faire des études pour se préparer à ce marché de l’emploi incertain. Comment choisir son programme, quand on sait que les débouchés peuvent changer du tout au tout en peu de temps?

Plusieurs voudraient une boule de cristal, qui leur permettrait de savoir quels programmes présenteront les meilleurs débouchés dans 10 ou 15 ans. Certains vont jusqu’à croire que les professionnels de l’orientation possèdent cette boule de cristal, qu’ils sont là pour leur dire quelles sont les formations qui conduisent à une garantie d’emploi.

Malheureusement, la fameuse boule n’existe pas, et personne ne connaît l’avenir du marché du travail. Cela n’avait pas d’importance avant les années 1980, car la création d’emplois était forte, et les occasions pleuvaient pour la grande majorité des diplômés. Depuis, le marché de l’emploi est devenu beaucoup plus difficile et incertain. C’est pour cela que la boule de cristal nous semble si désirable.

Mais on peut décider de sa vie sans boule de cristal. Et s’il n’est pas possible de connaître avec certitude l’avenir d’un emploi ou d’un programme de formation, il est certainement possible d’en avoir une idée éclairée, alimentée par les faits disponibles. Il est donc très important de s’informer le mieux possible sur le programme de formation qu’on envisage. Et de garder à l’esprit que dans un marché incertain, on aura plus tard à s’adapter, donc à décider de nouveau. Il faudra être plus flexible.