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Notre ignorance du marché du travail

Businessman Packing Office Photo: Métro

La Chambre de commerce du Canada dénonce la mauvaise qualité de l’information existante à propos du marché du travail.

Imaginez que vous deviez renouveler l’hypothèque de votre maison, mais que les banques refusent de vous dire quels sont leurs taux d’intérêt. Comment feriez-vous pour choisir la meilleure hypothèque? Ou alors, imaginez que vous souhaitiez partir en voyage, mais que votre agent ne puisse rien vous dire sur les destinations qui vous intéressent. Comment feriez-vous pour décider où passer vos vacances?

Il vous serait évidemment très difficile de choisir de façon éclairée. En effet, pour prendre une bonne décision, il nous faut de l’information fiable sur les diverses options qui s’offrent à nous, afin de pouvoir les comparer à nos attentes. Si vous désirez faire de la plongée durant vos vacances, vous vous envolerez sans doute vers les Bermudes plutôt que vers l’Angleterre…

Dans les faits, heureusement, nous sommes constamment bombardés d’information sur les divers produits et services qui s’offrent à nous, et il nous est donc possible de faire de bons choix si nous nous en donnons la peine. Sauf dans un domaine important, la formation et l’emploi. J’aurai souvent toutes les peines du monde à trouver l’information dont j’ai besoin pour savoir si une formation me permettra de gagner le salaire que je désire, ou pour déterminer si j’ai de bonnes chances d’obtenir une promotion après un perfectionnement.

Bien sûr, il existe des produits d’information concernant le marché du travail (Emploi-Avenir, IMT Emploi Québec, etc.), mais ils sont quasi-inconnus du public, et l’information qu’on y trouve est souvent insuffisante. C’est d’ailleurs le constat que fait la Chambre de commerce du Canada dans son bilan récent, selon lequel l’information disponible ne permet pas aux travailleurs de savoir quelles sont les compétences que les employeurs recherchent pour pouvoir à leurs postes. Les employeurs ne savent pas non plus combien de travailleurs possèdent ces compétences ni où les trouver. Ces informations devraient être offertes sur le plan régional, et le gros de l’information devrait être disponible pour l’ensemble du pays ou d’une province.

La Chambre n’est pas la première à se plaindre des lacunes de l’information concernant le marché du travail. En 2014, plusieurs économistes et spécialistes interrogés par le Globe and Mail ont mentionné plusieurs de ces lacunes. Entre autres, l’information sur les spécialisations est très difficile à trouver. On sait, par exemple, que les perspectives d’emploi sont bonnes pour les ingénieurs, mais pas pour quel type d’ingénieurs. Les besoins de main-d’œuvre de chaque secteur d’activités sont également mal connus. De même, l’information sur les salaires est souvent désuète et manque de crédibilité. Autre grave problème, l’information sur le sous-emploi et la précarité est quasi inexistante, alors que nous devrions savoir combien de travailleurs en souffrent dans chacun des métiers et des professions.

La Chambre de commerce conclut qu’il est devenu intolérable de devoir prendre des décisions qui affectent notre avenir sans disposer des informations essentielles pour guider ces décisions. Et elle
a raison!

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