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Dégradation de l’emploi à temps plein

Thinking Future Photo: Métro

Il y a presque 40 ans que le Canada ne crée pas assez d’emplois à temps plein pour ses jeunes et ses travailleurs.

Une économie en santé crée des emplois à temps plein. Ils sont la source principale de revenu pour les ménages et un des meilleurs indicateurs du succès sur le marché du travail. Or, selon une récente étude de Statistique Canada, si le nombre d’emplois à temps plein a légèrement augmenté de 1976 à 2014, cela n’a pas été suffisant pour tout le monde.

Le taux d’emploi à temps plein est passé de 62,1 en 1976 à 65,8 en 2014. Cela signifie que, pour chaque tranche de 1000 personnes présentes sur le marché du travail, 658 d’entre elles occupaient un emploi à temps plein, que ce soit comme salarié ou comme travailleur autonome.

Or, plusieurs ont vu leur taux d’emploi à temps plein diminuer durant la même période. Il a notamment baissé chez les hommes de tous les groupes d’âge, passant de 84,4 en 1976 à 74,2 en 2014. Il a surtout diminué chez les jeunes hommes de 17 à 24 ans, passant de 76,8 à 59,1, une perte de 18 points. Il s’agit ici seulement des jeunes qui travaillaient sans étudier en même temps. Leurs aînés, les jeunes hommes de 25 à 29 ans, ont vu quant à eux leur taux d’emploi à temps plein diminuer de 89,1 à 78,8, une perte d’environ 10 points.

Pour l’ensemble des femmes, le taux d’emploi à temps plein a augmenté, passant de 40,2 en 1976 à 57,4 en 2014, un bond de 17 points. Seules les femmes de 17 à 24 ans ont subi une diminution de ce taux, d’environ 10 points.

Il a augmenté chez les 25 à 29 ans, de 19 points environ, et pour tous les autres groupes d’âge féminins.

Les données disponibles pour la période indiquent que, lorsque le taux d’emploi à temps plein diminue, c’est surtout parce que les postes à temps plein ne sont pas disponibles en quantité suffisante.

Tout cela montre combien il est devenu difficile pour les jeunes diplômés d’accéder aux emplois à temps plein, surtout pour les jeunes hommes. L’accès à l’emploi à temps plein s’est amélioré pour les femmes de 25 ans ou plus au cours des 40 dernières années.

De plus, selon la dernière Enquête sur la population active, le Québec vient de perdre au cours du mois de juin pas moins de 33 000 emplois à temps partiel et n’a réussi à créer que seulement 400 emplois à temps plein. Dans l’ensemble du Canada, ce sont plutôt 143 000 emplois à temps plein qui ont été créés le même mois. Le Québec fait bien piètre figure.

Pourtant, rien ne remplace la création d’emplois à temps plein. Sans elle, il ne sert à rien d’augmenter le nombre de diplômés, de former les chômeurs pour de nouveaux postes ou de chercher à accueillir davantage d’immigrants. Il est temps pour le gouvernement Couillard de se pencher sur la création de nouveaux emplois.

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