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L’éducation contre les machines

human and technology Photo: Métro

Les machines assument aujourd’hui des fonctions précises qui exigeaient normalement avant un diplôme collégial ou universitaire.

Vous pourriez, un beau jour, perdre votre emploi au profit d’un robot, même si vous possédez un diplôme.

C’est l’avenir peu reluisant que nous présente Martin Ford dans un livre paru récemment, Rise of the Robots, et qui a mérité le prix du livre de l’année 2015 du Financial Times.

Bien sûr, des robots font le travail des êtres humains depuis au moins les années 1970; il n’y a donc là rien de nouveau. Mais les robots de cette époque effectuaient des travaux simples et routiniers, surtout dans le secteur manufacturier. Ces travaux étaient réalisés auparavant par des travailleurs ne possédant que très peu de formation et pas de compétences avancées. Bon nombre d’entre eux ont donc perdu leur emploi lorsque les entreprises ont automatisé leurs tâches afin de demeurer compétitives.

Depuis, la hantise d’être un jour remplacé par une machine nous habite. C’est pourquoi, à partir des années 1980, nous avons encouragé nos jeunes à poursuivre leurs études le plus longtemps possible. La sagesse populaire disait que les emplois complexes et peu routiniers, qui exigeaient plus de formation, étaient aussi plus difficiles à automatiser. Nous avons donc utilisé l’éducation comme rempart contre les machines.

Pourtant, s’il faut en croire le volume de Ford, cela ne fonctionne plus. En effet, de plus en plus d’emplois «d’experts», qu’on aurait pu croire impossibles à automatiser, sont maintenant assumés par des robots, au moins en partie. Par exemple, des «robots-
conseillers» peuvent aujourd’hui vous aider à gérer votre portefeuille de placements, comme le rapportait récemment le journal Les Affaires. Leurs suggestions sont produites par des algorithmes qui prennent en considération à la fois vos objectifs et l’état des marchés.

Les robots peuvent maintenant effectuer plusieurs tâches complexes grâce à la variété de ces algorithmes. Ford parle de robots capables non seulement d’offrir des conseils de placements, mais aussi de chercher de l’information légale, de rédiger des reportages simples et même de programmer un ordinateur. En fait, ces tâches se sont révélées faciles à automatiser, alors que ce n’est pas le cas des travaux manuels ou techniques qui exigent de la dextérité et de la coordination. Le «robot-plombier» n’est pas pour demain.

Quelle formation doit-on donc suivre si on ne désire pas un jour être remplacé par une machine? La première réponse, toute simple, est que ces robots doivent être conçus, construits et entretenus par des êtres humains. L’avenir est donc prometteur pour les emplois du génie et des technologies.

Bien sûr, ce ne sont pas tous les jeunes qui ont le désir et le talent nécessaires pour occuper ces emplois. Pour tous les autres, bien des fonctions continueront d’exiger des compétences bien humaines, comme la créativité, l’esprit critique et la communication efficace. Des
compétences que tout le monde devrait maintenant acquérir durant ses études!

CARRIÈRES_rise of the robots_c100Rise of the Robots (en anglais seulement)
Martin Ford
Basic Books, 36,50 $

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