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Mon bilan 2015 et mes résolutions 2016

Choisir une formation qu’on aime semble trop souvent équivalent à ignorer les occasions du marché, dans le manufacturier ou les mines, par exemple. Photo: Getty Images/iStockphoto

Voici les points saillants de mes chroniques de l’année qui se termine et quelques promesses pour l’année qui s’en vient.

Il y a un an, lors de mon bilan de l’année 2014, je remarquais que la situation des jeunes diplômés sur le marché du travail n’était pas reluisante. Malheureusement, plusieurs études parues durant l’année 2015, discutées dans cette chronique, montrent que la situation empire.

D’abord, il y a maintenant 40 ans que l’emploi à temps plein diminue pour les jeunes, surtout pour les jeunes hom-mes. En conséquence, les emplois qui leur sont offerts sont souvent atypiques : emplois temporaires, à durée déterminée ou contractuels. Contrairement à ce qu’ont connu les générations précédentes, les employeurs peuvent aisément mettre fin à ce type d’emplois, forçant ainsi les jeunes à vivre dans une grande insécurité financière. Les jeunes sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à connaître la pauvreté et risquent fort d’y rester enfermés, car les revenus en début de carrière permettent de prédire en bonne partie les revenus à espérer dans l’avenir. Ajoutez à tout cela la venue annoncée de technologies qui réduiront le besoin de main-d’œuvre (automatisation, intelligence artificielle), et il y a vraiment de quoi commencer à frémir.

Quand la situation s’améliorera-t-elle? Les jeunes nous disent d’ailleurs qu’ils sont inquiets. Nous les avons toujours encouragés à choisir leur formation en fonction de ce qu’ils aiment et les motive. Il est d’ailleurs compréhensible, à l’âge de l’idéalisme et des rêves, de désirer un emploi qui nous corresponde. Mais les jeunes désirent aussi un emploi rémunérateur qui leur permettra de vivre comme ils le souhaitent. Or, ils ont tous l’occasion d’observer un frère, une cousine, un ami qui se retrouve dans un emploi qui n’a rien à voir avec ses aspirations, et ce, malgré de longues études, et qui est payé un salaire de pauvreté. Presque 40 % des jeunes diplômés occupent maintenant des emplois mal payés pour lesquels ils sont surscolarisés.

Il y a encore des occasions intéressantes sur le marché du travail, mais les jeunes les boudent. Il semble bien que choisir une formation qu’on aime exclue la possibilité de se préparer à une carrière dans le secteur manufacturier, dans les mines, dans les assurances, dans bien d’autres secteurs qui souffrent des effets de nombreux départs à la retraite. Plusieurs des formations correspondantes pourraient accueillir bien plus de jeunes et leur permettre de s’insérer dans un bon emploi. Pourtant, lorsque j’écris sur une de ces occasions, ma chronique semble rester lettre morte et suscite bien peu d’intérêt. De mon point de vue, tout se passe comme si les aspirations des jeunes sont «déconnectées» de la réalité du marché du travail.

Qu’importe, j’ai pris la résolution de vous parler plus souvent, en 2016, de formations prometteuses et d’emplois recherchés. D’abord, parce que discuter des difficultés d’insertion devient redondant à la longue. Ensuite, parce que vous devriez connaître les bonnes occasions, même s’il ne s’agit pas de ce que vous espériez.

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