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Le baccalauréat a moins de valeur pour les moins nantis

Casual young people in meeting Photo: Métro

Les diplômés universitaires qui viennent de familles pauvres gagnent moins que ceux qui viennent de familles aisées.

C’est le résultat surprenant d’une étude qu’a menée le prestigieux institut Brookings et qui vient juste de paraître. Les chercheurs de l’institut ont analysé des données provenant de 5 000 familles regroupant 18 000 Américains. Ces données ont été recueillies annuellement depuis 1968 et portent entre autres sur le revenu, la richesse accumulée, les dépenses, les antécédents financiers et la participation aux activités éducatives.

Les chercheurs ont identifié ceux et celles qui détenaient au moins un baccalauréat au sein de ces participants et les ont divisés en deux groupes : ceux qui avaient grandi dans une famille où le revenu était supérieur à une valeur égale à 185 % du seuil de pauvreté (famille aisée) et ceux qui provenaient de familles dont le revenu était inférieur à cette même valeur (famille pauvre). Ils ont ensuite examiné l’évolution des revenus de chacun de ces groupes depuis le début de l’étude.

La bonne nouvelle, c’est que les bacheliers du deuxième groupe, ceux qui proviennent d’une famille pauvre, peuvent s’attendre à mieux gagner leur vie que les personnes n’ayant pas de diplôme universitaire. Leurs gains totaux en cours de carrière excèdent de 91 %, en moyenne, ceux des participants à l’étude qui n’ont pas fréquenté l’université. Néanmoins, cette nouvelle perd beaucoup de son «punch» dès qu’on apprend que les gains des bacheliers provenant d’une famille aisée les dépassent, quant à eux, de 162 %.

Cela signifie évidemment que le baccalauréat n’a pas la même valeur pour tout le monde. C’est un investissement plus rentable, et de loin, si vous venez d’une famille aisée que d’une famille pauvre. Pourquoi? Les jeunes diplômés de familles plus aisées jouissent fort probablement d’un réseau social plus étendu, qui leur donne accès à des emplois qui échappent aux autres diplômés. L’accès rapide à des postes intéressants conduira ensuite à une augmentation des revenus.

Heureusement, il est possible d’atténuer cet effet. D’abord, lorsque la demande pour les diplômés d’un programme est très forte et que les employeurs désespèrent de pourvoir leurs postes, tous les diplômés auront accès tôt à des occasions intéressantes. Ceux qui viennent d’une famille modeste et qui choisissent un programme universitaire présentant de très bons débouchés augmentent leurs chances d’avoir un revenu intéressant plus tard. Il faut se renseigner autant que possible sur les débouchés et faire preuve de prudence et d’esprit critique.

Ensuite, il est important d’examiner le réseau social des membres de sa famille et leurs amis. Il contient des occasions qui sont plus facilement accessibles. Certaines pourraient s’avérer tout aussi intéressantes que d’obtenir un baccalauréat, par exemple démarrer sa propre petite entreprise après avoir obtenu un diplôme d’études collégiales ou accéder à des postes de gestion après avoir travaillé un certain temps comme technicien.

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