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Rien de personnel

Photo: Métro

J’ai récemment rencontré un candidat qui s’est fait remercier. C’était un bon employé, mais il a été victime des difficultés économiques qu’a subies son employeur.

Des réductions de coûts et de masse salariale s’imposaient, son poste y est passé.

Je ne blâme pas l’entreprise, elle prend les mesures nécessaires à sa survie, et la pérennité des 200 autres salariés qu’elle emploie. Jusque-là, rien à signaler. Ça devient plus insolite quand on apprend que, six mois auparavant, mon candidat avait senti venir la tempête et avait tenté de quitter le bateau. Il avait rapidement obtenu une offre ailleurs qu’il avait acceptée. Il avait cependant succombé à la pression de son boss qui l’avait culpabilisé au sujet de cet abandon soudain et l’a vait convaincu de rester. Il lui avait fait la promesse verbale que, quoi qu’il arrive, son poste ne serait pas menacé. N’ayons pas peur des mots, il s’est fait prendre par les sentiments.

Ce qui devait arriver arriva: six mois plus tard, son emploi a été supprimé. Son patron n’est pas menteur, et sa promesse était sincère. Il avait simplement oublié que ce n’est pas lui qui décide. D’ailleurs, son poste a été aboli également.

Moralité: si vous avez une belle occasion professionnelle, ne la refusez pas parce que votre employeur se plaint de la situation dans laquelle vous le placez. Premièrement, il ne fait pas de sentiments quand il coupe des têtes. Et c’est normal, car il sert les intérêts de l’entreprise… mais il en va de même pour vous, qui gérez votre carrière. Deuxièmement, une telle décision influence votre vie en entier, alors que pour votre employeur, vous n’êtes qu’un membre d’une équipe plus vaste. Je suis convaincu que les 200 autres employés vont survivre à votre départ.

La faiblesse d’un employé est attribuable au fait qu’il a une relation humaine avec son boss, ce qui lui donné ainsi l’impression de l’abandonner lui, et non l’entreprise. La boîte, elle, prend des décisions stratégiques par l’intermédiaire d’un comité de direction qui parle de principes économiques, non de sentiments.

Celui ou ceux qui abolissent votre poste coupent une position dans l’organigramme, et non un individu qui gagne sa vie. Ils n’aimeraient d’ailleurs pas vous l’annoncer en personne. Cette corvée est laissée à votre superviseur qui se déculpabilisera, avec raison, en disant que ça vient d’en haut.

Vous êtes le président de votre vie, pensez donc comme une entreprise.

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