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Recrutement: Qu’à cela ne tienne!

Photo: Métro

M’étant vu confier le mandat de recruter un fiscaliste sénior, j’ai rencontré un candidat qui s’était doté d’une stratégie de carrière dont l’originalité n’a d’égale que l’audace.

En toute logique, j’ai orienté mes recherches vers le profil standard d’un fiscaliste. Cela se résumait à trouver un comptable CPA fiscaliste de carrière, ayant choisi cette voie en début de parcours, habituellement au sein d’un cabinet comptable.

J’ai toutefois reçu le CV d’un postulant dont le cheminement atypique m’a semblé hasardeux. Le candidat en question avait quatre ans d’expérience en audit comptable, et deux ans d’expérience comme aide-contrôleur dans une PME manufacturière. Cependant, il avait bifurqué quatre ans plus tôt vers la fiscalité. Œuvrant toujours pour le même employeur, après avoir occupé le poste de conseiller fiscal quelques mois, il est rapidement devenu directeur de la fiscalité, une fonction qu’il occupe depuis trois ans. Dans un premier temps, son cheminement inhabituel n’a pas retenu mon attention, mais le candidat en question m’a appelé au bureau pour voir ce qu’il en était de sa candidature. Il fut assez convaincant pour justifier une rencontre; en outre, il est vrai que j’étais curieux d’en savoir plus sur ses choix de carrière.

En personne, il m’expliqua qu’il se voyait rester longtemps dans cette entreprise en croissance dont il partageait les valeurs. Son problème, cependant, était qu’il relevait d’un contrôleur à peine plus vieux que lui, qui semblait apprécier l’entreprise autant que lui. Les possibilités d’évolution étaient donc quasiment inexistantes. À moins d’un départ peu probable de son patron, il ne voyait pas l’ombre d’une promotion à l’horizon. Il dut donc se résigner à faire une croix sur le poste de contrôleur, mais décida de faire sa marque dans un domaine connexe qu’il connaissait et appréciait.

L’entreprise était en pleine croissance, notamment sur le plan international. Cette conquête du monde lui fit entrevoir une complexification des enjeux fiscaux de l’entreprise, qui allaient finir par dépasser les compétences du contrôleur. Pour pratiquer la fiscalité internationale, il faut des compétences bien spécifiques, propres à un spécialiste en fiscalité et non à un comptable généraliste. Avec son attitude visionnaire, il décida donc de suivre une formation en fiscalité, ce qui lui valut d’obtenir le poste de gestionnaire auquel il aspirait.

Si vous voyez que le poste que vous convoitez ne se libère pas, qu’à cela ne tienne, rien ne vous empêche de créer vous-même une place tout aussi prestigieuse en fonction des besoins de votre employeur.

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