Un stade de soccer à couper le souffle
Il y a longtemps que je n’ai pas été aussi impressionné par une nouvelle construction à Montréal.
Certes, il s’est érigé quelques bijoux, ici et là, ces dernières années sur l’île. Mais le Stade de soccer de Montréal, qui a ouvert ses portes au public le week-end dernier, se classe dans une catégorie à part.
L’édifice est majestueux, lumineux et novateur à souhait. Même son concepteur, Gilles Saucier, de Saucier + Perrotte Architectes, semblait ébloui par son œuvre lorsque je l’ai visitée en sa compagnie. «Le centre n’est même pas inauguré qu’il suscite déjà de l’attention à l’échelle internationale, me confiait-il. Des magazines européens nous ont contactés il y a déjà plusieurs semaines pour publier le projet. La réception est incroyable.»
Doit-on en être surpris? Pas du tout. Ce stade de 750 sièges, bâti au coût de 52,6M$ à la suite d’un concours d’architecture, fera le tour du monde. Pourquoi? Parce qu’il ne se compare nullement aux centres sportifs hermétiques, en tôle métallique, auxquels on nous a habitués ces dernières décennies. On y retrouve, bien sûr, les fonctions de base, soit les terrains (l’un intérieur, l’autre extérieur), des aires d’expositions, une salle de conditionnement physique et des espaces administratifs, mais la comparaison s’arrête là.
L’équipe de M. Saucier a opté pour la transparence avec un pavillon dont trois façades sont entièrement vitrées. Un choix architectural audacieux qui permet d’offrir, en toile de fond, une vue imprenable sur le parc du Complexe environnemental Saint-Michel, en plus de maximiser l’entrée de lumière naturelle dans le stade tout au long de l’année.
Le clou du spectacle: l’imposante toiture en bois massif, composée d’immenses poutres qui s’entrelacent, créant diverses alvéoles asymétriques au-dessus de la zone de jeu. Certaines poutres font plus de quatre mètres de hauteur et surplombent le terrain sur une portée de… 68 mètres!
«C’est une véritable prouesse d’ingénierie, fait remarquer M. Saucier. Il n’y a rien de comparable au Québec, et même dans le monde. On a dû développer l’expertise nécessaire pour bâtir le stade de cette façon avec du bois d’œuvre. On peut certainement se péter les bretelles avec une telle
réussite québécoise.»
Bref, difficile de ne pas être séduit par cette réalisation dès la première visite. Même les enfants présents sur les lieux à la journée des portes ouvertes prenaient le temps d’observer la charpente de l’édifice. On ne voit pas ça souvent.
À ceux qui seraient tentés de remettre en question la facture élevée de ce projet, je vous répondrais ceci: on critique constamment Montréal (moi le premier) pour le manque d’audace de son architecture et de son design urbain. Pour une fois, on ose sortir des sentiers battus et on se permet de rêver un peu. Soyons-en fiers. L’architecture de qualité à un prix. Un prix qui permet à Montréal de se doter d’une nouvelle icône architecturale.
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