Honda Accord 2013: une suprématie à reconquérir

Décidément, c’est l’année des intermédiaires. Après la Nissan Altima, presque en même temps que la Chevrolet Malibu et tout juste avant les Ford Fusion et Mazda6, la Honda Accord 2013 s’amène pour une neuvième génération. Celle qui se targue d’avoir été la première japonaise construite sur notre continent (c’était en 1982) saura-t-elle retrouver sa suprématie?
En vidéo: la chronique de Nadine Filion diffusée à Ça commence bien, à V
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Ce que c’est
En 2008, la Honda Accord se faisait coiffer au poteau de la Meilleure nouvelle voiture nord-américaine par… la Chevrolet Malibu. Oui, par une Américaine. Que voulez-vous, le style n’y était pas, les commandes étaient d’une complexité à en perdre son… japonais et l’insonorisation était moyenne. Celle qui arrivera chez les concessionnaires à la fin septembre ne peut se permettre d’autres faux pas.
Ce qui change
À l’exception de la suspension arrière (à multibras), tout a été frappé du sceau de la nouveauté, des motorisations aux transmissions, en passant par la direction nouvellement électrique. Le moteur quatre cylindres (2,4 litres) de 185 chevaux s’enrichit de l’injection directe, une première pour Honda chez nous, qui accorde une économie en carburant de 11 %.
Le V6 de 3,5 litres a été repensé, pour une vigueur à 278 chevaux, en hausse de sept chevaux. Et comme il propose encore la désactivation des cylindres, on s’attend de lui à une économie d’essence de 8 %. Côté bruit, on a maximisé l’insonorisation et l’oreille apprécie le fait qu’on ait enfin tapissé l’intérieur du hayon.
Ce qu’on aime
D’abord, le style. Il est plus fluide, avec des lignes de flanc plus discrètes et un arrière moins joufflu, il fait moins «frigo».
Les dimensions réduites : à trop grandir après 37 ans d’histoire, l’Accord était sur le point d’entrer dans la catégorie des grandes berlines. Même moins longue de 90 mm, elle reste l’une des plus spacieuses, offrant une véritable cinquième place centrale à la banquette.
La planche de bord : la logique est retrouvée. Les commandes passent d’éparpillées à presque gériatriques, avec un écran d’infos en haut, l’audio au centre et la clim tout en bas. Ça a (enfin) le mérite d’être instinctif.
La «surveillance de voie» : elle fait apparaître à l’écran les environs du côté passager chaque fois que le clignotant est engagé. Ça paraît simpliste dit comme ça, mais de bien percevoir ce qu’il y a à droite est une gâterie dont on ne veut plus se passer.
Ce qu’on aime moins
La boîte CVT : l’Accord 2013 continue d’offrir une boîte manuelle (qui grimpe de cinq à six rapports) et c’est une bien bonne chose. Mais pour accompagner le «petit» moteur, la boîte automatique est remplacée par une CVT. Et ça, c’est une moins bonne nouvelle. La puissance se fait sèche et on ne perçoit pas le couple (181 lb-pi) qui, pourtant, arrive plus tôt dans la plage des révolutions. Une programmation «G-shift» doit rendre les accélérations plus immédiates, mais nous n’avons pas senti le sporty driving experience annoncé.
Pas de mode manuel pour la berline : ça aurait pu aider la cause CVT, mais ce n’est offert que pour la version Sport, dommage. Pas de mode manuel non plus pour la boîte automatique (qui passe de cinq à six rapports) accompagnant le V6. Re-dommage, d’autant plus qu’aujourd’hui, même les sous-compactes ont droit à ça.
La banquette : elle ne se divise toujours pas en configuration 60/40. La rabattre revient donc à perdre les trois places arrière d’un seul bloc.
La non-démocratisation de la technologie : le détecteur de collision, le démarrage sans clé et la lecture des messages textes, c’est bien beau, mais ces gizmos ne sont offerts que sur les variantes les plus étoffées de l’Accord – lire : les plus dispendieuses.
Ce qui reste
La personnalité d’une bonne routière, confortable et prévisible, mais non aseptisée.
Notre coup de cœur…
… va aux variantes V6, dont la vigueur est souple et bien déliée, plus particulièrement sous le capot du coupé deux portes. Celui-ci accepte de s’offrir avec une fort intéressante boîte manuelle à course rapprochée. La combinaison est idéale, d’autant que la voiture présente une silhouette sportive fort agréable à l’œil. Et une caisse plus rigide. Et une suspension raffermie. Et une belle sonorité grondante à l’échappement. Et… Bon, vous avez compris, on aime le coupé.
Les grands absents
Pas de sièges ventilés pour rafraîchir à l’avant, pas de toit panoramique pour éclairer tout le monde à bord, pas de régulateur de vitesse intelligent pour faciliter la vie autoroutière.
Et toujours pas de traction intégrale – ça aurait été quoi, pour l’Accord, d’adopter l’excellent système «Super-Handling» qui milite déjà dans la famille?
Mais encore…
La berline nous arrive à la fin du mois, le coupé en novembre. Une variante branchée (plug-in) est prévue pour l’an prochain (à ce jour, on annonce une vingtaine de kilomètres d’autonomie électrique) et elle sera suivie d’une hybride plus «traditionnelle».
Pas encore de prix établis, mais attendez-vous à du 24 000 $ comme étiquette de base. On promet deux ou trois milliers de dollars de plus en équipements de série – pensez caméra de recul, sièges chauffants et communication Bluetooth. Ça ne fera pas de tort à celle qui s’est distinguée, cette dernière décennie, comme l’une des intermédiaires les plus chères du marché.
POUR
- Style amélioré, plus fluide
- Encore moins gourmande
- Suspension plus conciliante
- Planche de bord logique – enfin
- LE gadget: la surveillance de voie
CONTRE
- CVT: pas de miracle là…
- Mode manuel absent sur la plupart des transmissions
- Banquette qui se rabat d’un seul bloc
- Technologies que pour les variantes haut de gamme
***
Fiche technique
- Berline intermédiaire, cinq passagers
- Moteur 1 : quatre cylindres de 2,4 litres (injection directe). Performances : 185 chevaux, 181 lb-pi. Boîtes : manuelle six rapports, CVT
- Moteur 2 : V6 de 3,5 litres, désactivation des cylindres. Performances : 278 chevaux, 252 lb-pi. Boîte : automatique six rapports (sans mode manuel)
- Direction : électrique
- Suspension : MacPherson (avant), multibras (arrière)
- Chez les concessionnaires : fin septembre (fin novembre pour le coupé)
- Concurrence : Chevrolet Malibu, Ford Fusion, Hyundai Sonata, Kia Optima, Mazda6, Nissan Altima, Subary Legacy, Toyota Camry.