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Gérard au pays des Soviets

Il y en a qui ne savent pas s’arrêter. Ou qui, plutôt, ne savent pas quand s’arrêter. Appelons ça le syndrome de la joke-de-trop. Les surdoués sont très forts dans le genre. D’abord, ils nous impressionnent. Ensuite, voyant qu’ils produisent un certain effet, ils en rajoutent. Constatant que notre surprise va en s’amenuisant à partir du deuxième coup, ils en remettent. Une fois, deux fois, trois fois – jusqu’au moment où, fatalement, ils finissent par être absolument insupportables. C’est un peu beaucoup ce que je ressens face à la grotesque épopée que nous propose Gérard Depardieu depuis quelques semaines.

Moi, sa décision de remettre son passeport français et d’aller vivre ailleurs, ça ne m’avait pas dérangé le moins du monde. En autant que ses comptes avec l’État qu’il avait décidé de quitter étaient en règle, pour le reste, bof… Quand quelqu’un décide de ne plus jouer dans ton équipe, aussi bien ne pas essayer de le retenir, sinon, il ne sera qu’un parasite pour le reste du groupe. D’ailleurs, je refuse d’endosser la théorie qui veut qu’un individu appartienne à un État. Si on n’a plus le choix de vivre là où on veut… C’est pourquoi je trouvais bien injuste la pluie d’insultes qui tombait sur la tête de Gérard-le-déçu-par-sa-patrie. Mais ça, c’était avant. Juste avant que Gérard ne transforme sa décision qui ne faisait pas l’unanimité en un cirque abrutissant et gênant. Pauvre Gerry, pas été capable d’arrêter…

Qu’un gars décide que son exil est digne d’intérêt, c’est une chose. Mais le voir ensuite accepter son nouveau passeport russe affublé d’un costume traditionnel de sa terre d’accueil, là, je décroche pour de bon. Ça va être quoi, le prochain truc? Troquer son scooter contre une troïka? Investir dans une usine de poupées gigognes? Pourquoi pas une tournée mondiale avec le chœur de l’Armée rouge tant qu’à y être…

Pauvre, pauvre Gérard. Au moins, il a le mérite d’avoir réinventé l’expression «se tirer dans le pied». Avec une Kalachnikov, bien entendu.

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Bon, le hockey va enfin recommencer. Fini, les reportages et les comptes rendus sur des négociations qui – c’est maintenant clair – n’en furent pas vraiment. On salue quand même les journalistes et autres animateurs habituellement affectés à la couverture des Canadiens qui ont dû se transformer en experts en relations de travail pendant trois mois et demi. En disant parfois n’importe quoi, mais bon. Qui osera maintenant dire que le sport ne mène pas à tout?

Du côté des amateurs, ils sont plusieurs qui promettent de boycotter les activités de la Ligue nationale quand elle reprendra du service. Loin de moi l’envie de tuer la fougue de ces valeureux contestataires, mais ils risquent d’être bien seuls dans leur coin à gueuler contre le mur. Pourquoi?

Parce que les boycotts, ça ne marche jamais. Bête comme ça! Prenez l’essence par exemple. Si tous les appels au boycott qui ont été lancés contre TOUTES les pétrolières au fil des ans avaient fonctionné, ça ferait longtemps que nos bagnoles rouleraient à l’eau bénite…

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En terminant, y aurait-il moyen que la CSN trouve une autre manière de faire connaître ses luttes qu’en apposant des autocollants un peu partout? Vous avez vu les ambulances dernièrement? Avez-vous été impressionné par la collection de stickers multicolores? Moi, pas du tout. Me semble qu’en fait de moyens de pression, il serait peut-être temps de penser à d’autres avenues, non?

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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