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Pourquoi tant d’échecs en mathématiques?

Thinking girl in blue singlet holding her head against big blackboard with mathematical symbols and formulas, back view, rear view Photo: Getty Images/iStockphoto

Nous enseignons des mathématiques avancées à des jeunes qui n’ont jamais maîtrisé les notions de base.
Les mathématiques sont parfois appelées la reine des matières, et avec raison. Elles sont devenues essentielles pour être ceux qui souhaitent admis à de nombreux DEC techniques ainsi qu’aux baccalauréats en sciences et en génie. De fait, plusieurs des formations offrant les meilleurs débouchés sur le marché du travail exigent des nouveaux étudiants des connaissances importantes en mathématiques.

Pourtant, les jeunes au secondaire et au cégep ont parfois beaucoup de difficulté. Ils attribueront souvent leur pauvre performance à un manque naturel de talent. «Je n’ai pas la bosse des maths», les entend-on souvent dire, parfois de concert avec leurs parents ou leurs professeurs.

Est-il possible que ce soit plutôt notre façon d’enseigner et d’évaluer les maths qui conduit tant de jeunes à l’échec, bien davantage que leurs aptitudes pour cette matière? C’est ce que croit Salman Khan, le fondateur de la fameuse Académie Khan, que vous avez peut-être déjà visitée sur le web.

Bien que l’Académie enseigne plusieurs matières, elle est surtout reconnue pour son enseignement des mathématiques. La matière à apprendre, disons l’algèbre, est divisée en notions qui sont classées de la plus simple jusqu’à la plus compliquée. Pour chacune de ces notions, le site propose une capsule vidéo explicative, divers exercices et des questionnaires d’évaluation.

Rien de surprenant jusqu’à présent, sauf que pour passer à la notion suivante, l’élève doit faire la preuve qu’il maîtrise complètement la notion qu’il vient d’étudier. La seule note de passage acceptable est 100 %.
Autrement, le site proposera à l’élève d’autres exercices jusqu’à ce que son évaluation indique la maîtrise complète. Comme dans un jeu vidéo où il n’est pas possible de passer à un niveau supérieur sans avoir complété les objectifs. Cette manière de faire s’appelle la pédagogie de la maîtrise.
Comme l’explique Salman Khan dans une conférence TED très populaire, cette pédagogie n’est pas utilisée dans nos écoles. Nous permettons aux élèves de «passer» s’ils maîtrisent 60 % d’une notion ou d’une matière, et de commencer alors des apprentissages plus compliqués. Or, cela veut dire qu’il leur manque 40 % de ce qu’ils doivent connaître avant même de débuter. C’est entraîner ces jeunes vers l’échec!

Khan insiste en expliquant que, même un bon élève, qui obtient une note de 80 % par exemple, manque tout de même 20 % des connaissances requises pour acquérir des savoirs plus complexes. Éventuellement, ce déficit devient un obstacle trop grand pour de nouveaux apprentissages, et les notes baissent.

L’Académie est une preuve que la pédagogie de la maîtrise, très difficile à instaurer autrefois, peut maintenant être utilisée avec succès grâce à l’internet. Alors que se terminent les consultations sur la réussite scolaire, ce succès nous invite à revoir nos façons d’enseigner.

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