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Désengagés, les milléniaux?

Group of business people having meeting in a board room in an office. Creative team sitting at the table discussing new strategy of their company. Photo: Getty Images/iStockphoto
Ordre des conseillers en ressources humaines agréés

On dit les milléniaux (ou génération Y) moins fidèles à leur employeur et plus individualistes que leurs aînés. Mais en adaptant le style de gestion, il est tout à fait possible de les engager dans la mission de l’entreprise.

À 26 ans, la CRHA Rachel Dupuis travaille pour la même organisation depuis sept ans. «Je suis une exception à la règle; c’est rare parmi les personnes de ma génération!» observe-t-elle.

Les jeunes professionnels d’aujourd’hui n’hésitent pas à démissionner s’ils trouvent une meilleure occasion de carrière ailleurs, conférant à leur génération une aura papillonnante.«Ils sont souvent plus engagés envers eux-mêmes ou leurs collègues qu’envers l’entreprise, confirme Stéphane Simard, auteur du livre Génération Y et conférencier spécialisé dans l’engagement au travail. C’est une génération qui développe beaucoup son employabilité.»

Se mettre à leur place
Toutefois, les milléniaux ne sont pas forcément dés-investis de la mission de l’entreprise qui les emploie. Leurs priorités sont d’abord d’apprendre, de relever des défis motivants, de vivre de nouvelles expériences… «Si je reste avec le même employeur depuis sept ans, c’est qu’on m’a confié des projets intéressants et stimulants, qu’on m’a donné de la rétroaction pour aller plus loin et qu’on m’a accordé de l’autonomie», indique Rachel Dupuis.

Pour gagner leur engagement envers le mandat de l’entreprise, les gestionnaires devraient, selon 
M. Simard, aider les Y à voir comment la mission de la compagnie peut s’adapter à leurs objectifs personnels. «Les entreprises ont fréquemment des missions génériques, comme être leader dans leur secteur, mais elles sont souvent peu connectées avec ce que les jeunes veulent vraiment», constate Stéphane Simard.

Le spécialiste conseille de reformuler la mission de manière plus concise – en sept mots maximum – et plus émotive, car les Y évoluent davantage dans l’affectif que leurs aînés. Il faut également qu’elle puisse entrer en résonance avec le besoin des milléniaux de sentir que leur travail a un impact sur les clients ou sur leurs collègues. «Ils veulent changer le monde, faire une différence», résume 
Stéphane Simard.
De l’importance de l’impact de son travail sur les autres

Certaines entreprises l’ont bien compris et développent des initiatives en ce sens: organisation de repas mêlant employés et clients, visites chez des clients pour voir sur place les produits que les salariés ont conçus et fabriqués, réalisation de vidéos témoignant de l’impact du travail accompli. Les moyens de faire prendre conscience aux milléniaux de l’utilité de leurs efforts sont nombreux.

Il faut cependant veiller à faire coller le discours de l’entreprise à la réalité. «Les milléniaux sont très sensibles à ce décalage», souligne Rachel Dupuis.

Cet exercice de redéfinition de la mission personnelle de chaque employé en fonction de celle de l’entreprise peut s’effectuer dès l’entrevue d’embauche ou au moment des revues annuelles de performance. Il implique parfois de fournir les moyens aux salariés d’accomplir leur mission. «Si un jeune pense qu’il peut contribuer à l’atteinte des objectifs de l’entreprise en la rendant plus présente sur les réseaux sociaux, il faut qu’on lui permette de dégager du temps pour animer la page Facebook de la compagnie», donne en exemple Stéphane Simard. La force de travail que représente la génération des milléniaux vaut donc la peine qu’on s’y adapte.

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