Soutenez

Les beaux scientifiques jugés plus intéressants mais moins crédibles

Scientist looking through a microscope Photo: Getty Images/iStockphoto

Les scientifiques au physique agréable suscitent davantage d’intérêt pour leurs travaux mais sont plus souvent perçus comme étant moins crédibles.

«Il semblerait que le public utilise l’apparence du visage comme référence quand il s’agit de sélectionner et d’évaluer des informations scientifiques», relève Will Skylark, du département de psychologie de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, auteur principal de travaux récemment parus dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).

«On ne sait pas encore vraiment dans quelle mesure ce facteur affecte la propagation et l’acceptation des concepts scientifiques dans le public, mais le développement rapide des médias visuels signifie que cela pourrait devenir une question de plus en plus déterminante», estime-t-il.

Les auteurs ont mené six études séparées afin de déterminer comment l’apparence physique des scientifiques influençait la perception de leurs travaux par le public.

Des visages de scientifiques ont été choisis au hasard dans différents départements représentant l’ensemble des disciplines, de la physique à la génétique. Les chercheurs ont demandé à un des groupes de participants d’évaluer l’attrait physique de ces visages. Ils ont aussi interrogé deux autres groupes quant à leur intérêt à en savoir davantage sur les travaux de chacun. Les chercheurs leur ont enfin demandé si ces scientifiques paraissaient être des personnes crédibles dans leur domaine.

En comparant les données recueillies auprès de ces différents groupes de personnes, les auteurs ont déterminé que le public était davantage intéressé par les scientifiques jugés physiquement attrayants et moins par les femmes en général. En revanche, cette étude n’a pas fait ressortir de différences raciales.

Mais quand les participants ont été interrogés sur les personnes qui devaient probablement faire les recherches les plus importantes, une majorité a eu tendance à choisir parmi les visages les plus ordinaires.

«Nous savons sur la base de nombre d’études que le succès en politique peut être prédit en fonction de l’apparence du visage et que le public peut être influencé par le physique de quelqu’un plutôt que par ce qu’il dit, et nous voulions savoir si c’était vrai pour les scientifiques», ont expliqué les chercheurs.

Et «nos résultats montrent que la science est une activité sociale qui dépend aussi de l’apparence faciale d’une manière qui pourrait biaiser les attitudes du public et les actions gouvernementales sur des questions scientifiques majeures comme les changements climatiques et les biotechnologies», concluent-ils.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.