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Difficile équilibre travail-école-famille

Photo: Métro

Formation. Concilier famille, études et parfois même travail, c’est tout un défi!

«On entend souvent parler de la conciliation travail-famille, mais on ne s’est pas souvent penché sur la conciliation études-famille. Pourtant, les parents étudiants représentent près de 20 % de la population universitaire», indique Christine Corbeil, professeure retraitée de l’École de service social de l’UQAM et auteure de l’une des rares recherches québécoises sur les étudiants qui ont des enfants.

Selon Mme Corbeil, la moitié des parents étudiants occupent aussi un emploi, ce qui fait qu’ils ont un horaire beaucoup plus chargé que les parents travailleurs. «Malheureusement, ils ne bénéficient pas des mêmes conditions facilitantes, se désole-t-elle. Les horaires des centres de la petite enfance, par exemple, ne sont pas adaptés aux horaires des étudiants.»

Le conseiller à la persévérance de la Faculté d’éducation permanente de l’Université de Montréal, Pierre Cantin, reconnaît que l’un des problèmes les plus souvent évoqués par les parents étudiants qui le consultent est l’absence de soutien.

«L’autre grande difficulté à laquelle ils sont confrontés, c’est le manque de planification. Ils ont souvent du mal à atteindre leurs objectifs parce qu’ils sous-estiment la charge de travail nécessaire. J’ai rencontré bien des parents étudiants sur le point d’abandonner leurs études pour cette raison», affirme-t-il.

Mais est-il possible de combiner harmonieusement marmots et travaux? Oui, répond Christine Corbeil. «Il faut toutefois être conscient qu’on ne peut pas être à la fois un parent parfait et un étudiant parfait», dit-elle.

Plus concrètement, avant de se lancer dans une telle aventure, Pierre Cantin croit qu’il est essentiel de mesurer les appuis dont on dispose. «On peut faire le tour de la famille et des amis pour savoir quand et comment ils peuvent nous aider, conseille-t-il. Il ne faut pas attendre que la gardienne nous fasse faux bond le jour d’un examen pour savoir sur qui on peut compter.»

Le conseiller insiste également sur l’importance d’établir un horaire le plus détaillé possible. «Il ne suffit pas de se dire qu’on doit terminer un travail en fin de semaine; on doit se dire, par exemple, que samedi matin, de 9 h à 11 h, on s’enferme dans la chambre d’amis pour étudier. Il est plus facile ainsi de coordonner l’emploi du temps de toute la petite famille», explique-t-il.

Témoignage : un papa comblé et un étudiant organisé
Lorsque la brasserie artisanale pour laquelle il travaillait a fermé ses portes, Danny Couture y a vu une opportunité de changer de carrière. Père d’un garçon de trois ans et d’une fillette de deux ans, il s’est mis à la recherche d’un métier qui lui permettrait de bosser à la maison, histoire d’être plus présent pour ses enfants. Son choix s’est finalement arrêté sur la traduction.

Mais pour passer de maître brasseur à traducteur, un retour aux études s’imposait. «C’est sûr qu’à cause de mes jeunes enfants, la décision n’a pas été facile à prendre. Sans compter que l’école a toujours été ma bête noire», confie Danny. Avec le soutien de sa conjointe et de son entourage, le jeune papa s’est tout de même inscrit à l’université l’année dernière. «Sans leur soutien, tant domestique, moral ou financier, je n’y arriverais pas. J’ai beaucoup de chance», reconnaît-il.

Pour arriver à concilier études et famille, Danny a également pris le temps d’établir un horaire, et il s’efforce de le respecter. «Mes enfants vont à la garderie trois jours par semaine et, que ça me tente ou non, j’en profite pour étudier. Le soir, je vais à mes cours. Ensuite, je passe un peu de temps avec ma conjointe», énumère-t-il.

Même s’il trouve ses journées longues, le papa étudiant ne regrette pas son choix. «Quand je pense aux bénéfices que je vais retirer de mes études, ça m’encourage à poursuivre», conclut-il.

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