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Partir pour mieux revenir

Photo: collaboration spéciale

Pour Antoine, cesser temporairement les études aura probablement été la décision la plus salutaire pour son avenir.

Paradoxalement, c’est son départ pour l’Ouest canadien, après deux années infructueuses au cégep, qui lui aura permis de trouver sa voie.

Aujourd’hui âgé de 25 ans, Antoine s’apprête à commencer un baccalauréat en génie civil à l’École Polytechnique de Montréal, en septembre. Mais son parcours n’a pas toujours été aussi défini.

Après un parcours un peu difficile à l’école secondaire, Antoine s’inscrit en sciences de la nature au Cégep Ahuntsic, sans trop savoir pourquoi. En raison du manque de motivation et de la paresse, l’étudiant ne termine qu’une session en deux ans. «J’avais besoin d’un but concret, explique-t-il. Je peux être super efficace, mais, si je n’ai pas de motivation, j’ai tendance à être paresseux, disons. Et à ce moment-là, je ne savais pas ce que j’avais envie de faire dans la vie.»

Après avoir été renvoyé du cégep, en 2008, Antoine décide de partir vers l’Ouest canadien pour travailler et réfléchir à ce qu’il veut faire. Il se retrouve dans le milieu de la construction et, comme il a toujours été manuel, il découvre qu’il adore cela.

Passionné, il monte d’échelon en échelon assez rapidement dans la compagnie et a de plus en plus de responsabilités. Mais il veut en savoir plus, connaître le pourquoi des gestes physiques qu’il fait. Comme les réponses à ses questions sont assez limitées, il se rend compte qu’une formation en génie assouvira sa soif de connaissance sur la logistique de ses gestes.

«Je trouvais le travail dur physiquement, raconte-t-il. Et je ne me voyais pas faire cela à long terme. Il y avait un manque de stimulation intellectuelle, pour moi. C’est ce qui m’a poussé à revenir au Québec pour continuer mes études.» Il rentre donc au Québec en 2010.

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Mais avant de pouvoir entreprendre le bac, il doit suivre les cours prérequis. Il réussit avec brio le test d’aptitudes de la Polytechnique et est admis au bac en génie civil. Mais il apprend qu’il doit terminer son diplôme d’études collégiales (DEC) avant de pouvoir commencer son bac, car l’institution n’accepte plus d’étudiants n’ayant pas fait leur DEC, même s’ils sont âgés de plus de 21 ans. Il termine donc ses deux cours d’appoint à la Polytechnique, puis entreprend de finir son DEC en sciences de la nature.

Actuellement, il suit deux cours de base au Cégep de Saint-Laurent et en fera un dernier durant la session d’été. Entre-temps, il fera à nouveau sa demande d’admission à la Polytechnique et a bon espoir d’être accepté. Comme le bac en génie civil est d’une durée de quatre ans, Antoine croit pouvoir réaliser son objectif : finir ses études avant d’avoir 30 ans.

Il voudrait avoir sa propre compagnie et construire des chalets dans le nord du Québec. Il a un but précis et est déterminé à l’atteindre. Mais il considère que ce n’est pas toujours facile d’être aussi convaincu et de faire les bons choix à 18 ou à 19 ans.

«Souvent, les expériences de vie te font prendre conscience de ce que tu aimes, croit Antoine. Pour moi, le fait de marquer une pause et de partir loin m’a permis de revenir sur terre et de faire le point.»

Même s’il ne conseille à peronne de décrocher, le jeune homme considère qu’il est essentiel de prendre son temps et de bien réfléchir aux options s’offrant à soi en ce qui concerne les choix de carrière.

La science prend le métro et le bus
Mettre leur savoir au service de la communauté : tel est le pari qu’ont fait les étudiants qui participent au projet La science prend le métro et le bus. Cette année, les participants ont en commun d’avoir décroché du système scolaire avant de retourner sur les bancs d’école.

Pour en savoir plus sur le projet : www.lascienceprendlemetro.qc.ca

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