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Derrière les portes closes de l’atelier de confection de bijoux de Birks

Photo: Yves Provencher/Métro

[Exclusif] Tout le monde connaît la Maison Birks, qui borde le square Phillips, au centre-ville de Montréal, mais peu de gens savent que les étages supérieurs de l’élégante bijouterie accueillent le siège social de la compagnie canadienne, ainsi que l’atelier de confection, d’assemblage et de polissage. Métro a eu le rare privilège d’y avoir accès. Suivez le guide!

N’entre pas qui veut dans les bureaux de Birks. Les invités et employés doivent passer le contrôle de sécurité de l’entrée de la rue Cathcart pour pouvoir y pénétrer. Autre observation : au contraire du chic espace boutique, les espaces administratifs, eux, n’ont rien de glamour!

L’atelier de confection, d’assemblage et de polissage compte 23 employés : des bijoutiers, des polisseurs, des sertisseurs, des gemmologues, etc. C’est dans cet antre mystérieux que sont entre autres fabriquées, de A à Z, les bagues de mariage, mais également toutes les pièces uniques et commandes spéciales faites à Birks. «La seule limite à ce qui peut y être fait, c’est le budget des gens!» indique Alain Marcel, chef développement de produit et assurance qualité.

Le petit tour guidé débute par la visite de la chambre des cires. C’est là qu’on fabrique les modèles des bagues en cire, pour ensuite prendre leur empreinte dans des moules de caoutchouc. On trouve environ 14 000 moules dans cette pièce, dont des moules datant des débuts de Birks, en 1879. «Si un client veut une bague identique à celle qu’il a achetée il y a 25, 50 ou 100 ans, c’est possible», note le directeur de l’atelier.

On se dirige ensuite vers la chambre de coulage, où les différentes maquettes de cire sont montées sur une tige pour en faire ce qu’on appelle un arbre dans le jargon de la joaillerie. On met l’arbre dans un cylindre de plâtre, puis on fait couler l’or à haute température. Par la force centrifuge, il prend la place de la cire, qui s’évapore. On se retrouve alors avec un arbre d’une quarantaine de bagues dont il faut couper les tiges avant de les laver, de les polir, de les assembler, de les sertir, de les polir à nouveau, de les graver et de les inspecter.

On utilise des pierres et des lasers pour polir les bijoux et réparer les petits défauts. Toute la poussière d’or est à cette étape aspirée par de gros tuyaux et récupérée pour être coulée à nouveau. «Cela représente environ un kilo d’or par année», souligne Alain Marcel.

L’atmosphère est très silencieuse et chaque artisan travaille minutieusement. Au milieu de la place, dans un petit cocon, on aperçoit d’ailleurs les sertisseurs. Ceux-ci doivent effectuer un travail de moine : celui de poser les diamants sur les bijoux. «Je suis en train de poser 130 diamants sur une seule bague», explique un sertisseur qui travaille pour Birks depuis plus de 30 ans, et qui est assis devant un amas de minuscules diamants.

Devant autant de richesse, difficile de ne pas penser qu’il serait facile, pour un employé, d’en glisser un ou deux dans sa poche… «La bijouterie est une industrie basée sur la confiance. Si une personne commet un vol, elle ne peut plus travailler nulle part. C’est un petit milieu», répond le responsable de l’atelier. Il enchaîne sur une petite anecdote : «Une fois, un sertisseur a perdu un diamant de trois ou quatre carats. Il lui a glissé des mains. On a alors appliqué la procédure qu’on doit effectuer dans ces cas-là, mais on n’a rien trouvé. C’est un électricien qui l’a récupéré dans le plafond quatre ans plus tard alors qu’il changeait un néon. Pourtant, on avait inspecté le plafond!»

Nouvelles méthodes
Chez Birks, les bijoux ont toujours été fabriqués avec la méthode classique, «celle qu’utilisaient les Égyptiens», indique Alain Marcel, chef développement de produit et assurance qualité. Cependant, depuis quelques années, certaines maquettes sont fabriquées par ordinateur. Aussi, il y a quelques mois, Birks a fait l’acquisition d’une imprimante 3D qui produit les bagues en 3 ou 4 heures, au lieu des 30 à 40 requises pour exécuter le travail à la main.

Trésors canadiens
Plus de 80 % de l’or utilisé par Birks est canadien et plusieurs de ses diamants aussi. Sur chaque diamant est gravé au laser un numéro d’identification, qu’on trouve aussi sur le bijou. Il est ensuite possible de se rendre sur le site Internet de Birks et d’entrer ce numéro dans la section des diamants canadiens pour connaître sa petite histoire, de quelle mine il a été extrait, etc.

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