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Faire le pont entre deux cultures

Photo: Christine Chevarie/collaboration spéciale

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le Conseil jeunesse de Montréal, des portraits de jeunes inspirants.

Coordonnatrice jeunesse chez Femmes Autochtones du Québec, Widia Larivière milite activement pour la cause autochtone.

Désignée jeune leader de réconciliation du projet de réconciliation des peuples autochtones de l’organisme Racines canadiennes, elle a également participé à la mobilisation québécoise du mouvement national de contestation autochtone Idle No More (Finie l’inertie) et représenté activement les jeunes femmes autochtones à plusieurs événements d’envergure internationale.

De quelle façon le fait d’avoir grandi au sein de deux cultures, québécoise et algonquine, vous a-t-il influencé?
Avoir une mère algonquine, qui s’occupait de la transmission de la culture et des traditions, m’a permis de mieux connaître les réalités et les défis du milieu autochtone. Grâce à ce métissage, je peux facilement faire le pont entre ces deux cultures.

À quel moment avez-vous commencé à militer en faveur de la cause autochtone?
Lors de mes études universitaires, j’ai commencé à m’impliquer bénévolement dans l’Association étudiante autochtone de l’Université Laval, puis dans le Cercle des Premières Nations de l’UQAM. J’offrais alors un soutien scolaire et moral aux étudiants autochtones, en plus d’organiser diverses activités permettant le dialogue.

Vous occupez présentement le poste de coordonnatrice jeunesse chez Femmes Autochtones du Québec. Croyez-vous que les femmes autochtones font face à plus de difficultés que les hommes autochtones?
Les femmes autochtones font réellement face à plus de défis. Le simple fait d’être une femme augmente leurs risques d’être discriminées.

Au Canada, au cours des 20 dernières années, on compte 600 femmes autochtones disparues ou assassinées. Si on transposait ce chiffre à la population canadienne, ça serait un scandale! La violence faite à ces femmes est banalisée.

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Vous vous impliquez bénévolement au sein du projet de réconciliation des peuples autochtones de l’organisme Racines canadiennes. Quel est l’objectif de ce projet?
Ce projet, mené par plusieurs équipes de jeunes autochtones et non autochtones de plusieurs villes au pays, vise à briser les barrières et les préjugés dont souffre le peuple autochtone. À Montréal, nous organisons plusieurs activités, comme des projections de documentaires suivies de tables de discussion, afin d’ouvrir le dialogue entre les deux cultures.

Pouvez-vous parler du mouvement national de contestation autochtone Idle No More (Finie l’inertie), dont vous avez initié avec d’autres la mobilisation québécoise?
Idle No More est un mouvement de contestation des Premières Nations, des Métis et des Inuits du Canada en réaction à l’adoption de la loi C-45, qui modifie des articles de la loi sur les Indiens portant sur la «désignation» de terres dans une réserve. Avec Mélissa Mollen Dupuis, nous avons initié la mobilisation québécoise de ce mouvement, qui était peu suivi au Québec en raison de la langue. Nous avons donc créé des comptes Facebook et Twitter afin de transmettre l’information aux francophones. Nous avons également été les premières à organiser une manifestation pacifique au Québec.

Quel est votre souhait pour la population autochtone?
Un rapprochement des deux peuples. Ça fait 500 ans que nous cohabitons, mais nous ne nous connaissons pas. Je désire qu’on puisse travailler en commun sur des enjeux comme le territoire et l’environnement.

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En rafale
Trois livres qui vous ont particulièrement touchée?

Putain de Nelly Arcand, Les fourmis de Bernard Werber et Kuessipan de Naomi Fontaine.

Quel artiste montréalais écoutez-vous présentement dans votre iPod?
CerAmony, un duo musical d’origine crie.

La devise de Montréal est Concordia Salus (le bien‐être par la concorde). Quelle est la vôtre?
C’est un proverbe cri : «Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas.»

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