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XP Antarctik: aventure en terre hostile

Photo: XP Antarctik

Des Québécois dans le Sud en février : a priori, rien d’extraordinaire. Sauf quand il s’agit du Sud absolu – l’Antarctique – et d’une expédition sans précédent.

Six intrépides Montréalais affronteront bientôt le continent de tous les extrêmes, en autonomie complète. «L’Antarctique […], c’est la terre mythique, le territoire ultime. La découverte, c’est ce qui nous attire. On va là où personne n’est jamais allé, il n’existe pas de cartes, les montagnes n’ont pas de noms.» À quelques jours du grand départ, l’excitation du chef d’expédition Alexandre Byette est palpable.

Sous sa houlette, cinq aventuriers, dont des chercheurs, s’envoleront pour Ushuaïa le 23 janvier. De là, ils braveront en voilier le passage Drake, réputé pour être le plus tumultueux de la planète. Il faudra ensuite accoster sur la banquise, débarquer le matériel nécessaire à 30 jours d’autonomie complète, pour enfin avancer un pas après l’autre, à la rencontre de sommets vierges. Ils seront les premiers humains à fouler cette partie de la péninsule Antarctique.

Au-delà du défi, du rêve et de l’accomplissement que l’équipée représente, les membres d’XP Antarctik se donnent un triple objectif : «explorer, inspirer, documenter». Pas surprenant que le projet ait séduit des chercheurs de l’UQAM. Le continent blanc cumule les records : c’est l’endroit le plus froid, le plus aride, le plus venteux du monde. Vu les conditions uniques de l’expédition, ces particularités représentent une occasion en or pour étudier l’adaptation du corps humain au froid.

D’ici au départ, un entraînement rigoureux rythme les journées. Préparation physique (tirer des traîneaux sur la neige, dormir dehors une fois par semaine…), mais aussi psychologique. «Être six, c’est pour le meilleur et pour le pire», explique Alexandre Byette. Les expéditions en autonomie complète se font habituellement à deux ou trois personnes au maximum. Le défi résidera donc aussi dans la cohésion du groupe.

aventuriers équipe xpantartik
L’équipe. De gauche à droite : Emmanuelle Dumas, Alexandre Byette, Samuel Ostiguy, Andrée-Anne Parent, François Mailhot, Marina Lançon, Caroline Côté.

Des chercheurs de l’UQAM dans l’équipe

Au département de kinanthropologie de l’UQAM, les professeurs Alain-Steve Comtois et Jean-P. Boucher, ainsi que la doctorante Andrée-Anne Parent, chapeautent le volet scientifique de l’expédition.

Quels types de relevés seront effectués au cours de l’expédition?
AAP : À bord du bateau [qui suivra l’expédition depuis le large], je recevrai entre autres des données relatives à la fréquence cardiaque, à la respiration, à la température cutanée et buccale, au système immunitaire, au sommeil, mais aussi, d’un point de vue cognitif, au temps de réaction selon la fatigue.
ASC : Nous voulons voir comment les conditions extrêmes influent notamment sur la composition corporelle, la morphologie et l’endurance musculaire.

En quoi ces renseignements pourront-ils servir la science?
JPB : La recherche terrain, à la différence du laboratoire, permet de donner une application plus immédiate aux renseignements recueillis. On voit de plus en plus d’expéditions philanthropiques. Il faut former les guides et les participants à partir de données probantes.
AAP : Par exemple, sur le plan nutritionnel, on doit déterminer précisément de quoi l’organisme a besoin pour éviter les carences. Il y a aussi l’aspect ergonomie du travail, dans des contextes de grands froids. Quelles normes doivent être respectées pour assurer la sécurité des travailleurs? Quels sont les risques si on les outrepasse?

De quelle façon les données seront-elles récupérées?
ASC : Le groupe sera équipé de tablettes et de téléphones intelligents, rechargeables par panneaux solaires, qui permettront une communication satellite avec Andrée-Anne Parent à bord du bateau. Grâce à des vêtements munis de capteurs, elle recevra aussi des données relatives à la fréquence cardiaque, au rythme respiratoire ou encore à la température corporelle.
JPB : L’équipement étant en partie composé de prototypes, l’expédition permettra aussi de faire avancer certaines recherches.

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