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Le 3e cycle en sciences humaines se réinvente

Photo: Métro

Au Québec, un étudiant de troisième cycle sur deux abandonne ses études avant l’obtention de son diplôme. Ce constat a poussé la Fédération des sciences humaines à se pencher sur la question à l’occasion d’une table ronde organisée dans le cadre de son congrès annuel, qui réunit pas moins de 75 associations universitaires œuvrant dans le domaine, toutes disciplines confondues.

«De nombreuses raisons sont en cause, déplore Paul Yachnin, le directeur de l’Institut pour la vie publique des arts et des idées à l’Université McGill, qui a également participé au débat. L’une d’elles est que les élèves ne se sentent pas concrètement liés au marché de l’emploi.»

Une transformation du programme de troisième cycle en sciences humaines serait donc inévitable afin de répondre aux exigences des étudiants et de les accompagner au mieux vers leur vie professionnelle. «Il est nécessaire que ces futurs doctorants puissent identifier et atteindre leurs objectifs», continue-t-il.

C’est aussi ce qu’a relevé David Litalien, un étudiant chercheur en sciences de l’orientation à l’Université Laval, dans le cadre de sa thèse de doctorat intitulée Persévérance aux études de doctorat (Ph. D.): Modèle prédictif des intentions d’abandon. Selon lui, la manière dont ces étudiants de troisième cycle perçoivent leurs propres compétences pèse lourd dans la balance.

S’adapter à la réalité
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«On pense qu’en leur donnant la possibilité d’orienter leur projet de recherche, tout en développant leur expertise via différentes plateformes et outils, et en misant sur la collaboration, on leur permettra d’être plus connectés avec la société, et donc plus motivés», soutient le professeur.

Pour ce faire, le groupe de travail de M. Yachnin offre sept recommandations, dont une portant sur la nécessité d’offrir aux doctorants un service de placement pour les préparer au monde du travail, une autre sur la mise en place d’une meilleure communication avec les universités quant aux perspectives d’emplois universitaires.

«Et il ne s’agit pas seulement du marché de l’emploi académique, mais aussi de l’importance de la contribution des détenteurs d’un doctorat à la société canadienne, qu’on souhaite voir avancer dans une direction plus axée sur l’innovation, conclut M. Yachnin.

Étant donné que les universités jouissent d’une grande liberté quant au contenu de leurs programmes, les participants ayant pris part à la table ronde souhaitent étendre la portée du débat dans le but de favoriser les échanges et de faire germer les idées.

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