Soutenez

Yves Bolduc: «Le dossier de la persévérance scolaire est extrêmement important»

Photo: Archives Métro

La formation, l’intégration de nouveaux outils et l’accessibilité posent des défis que le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, entend relever, fort de sa double expérience. Métro s’est entretenu avec lui à l’occasion de la rentrée.

Quelle différence y a-t-il entre gérer le ministère de la Santé et celui de l’Éducation?
Ce sont deux ministères très importants pour la santé des gens. Tous deux sont implantés partout au Québec avec de très bonnes structures locales et régionales. La Santé, c’est un réseau où chaque jour il y a des choses qui vont se passer. Il est aussi parfois difficile de prévoir les besoins. L’arrivée de nouveaux médicaments, de nouvelles technologies ont des impacts sur la pratique des hôpitaux. Dans le secteur de l’éducation, on sait à l’avance combien il y aura d’élèves dans chacun des territoires, donc il est plus facile de prévoir les besoins.

Quels sont vos dossiers prioritaires actuellement?
Le dossier de la persévérance scolaire est un dossier extrêmement important. Même si on s’améliore progressivement chaque année, comment faire pour augmenter les taux de réussite? Actuellement, 20% du budget de l’éducation est dirigé vers les jeunes en difficulté, mais il faut leur consacrer plus de ressources et d’énergie. Un autre dossier important est celui de la formation professionnelle. Il faut s’assurer que les programmes de nos écoles et de nos formations professionnelles soient en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi.

Troisièmement, la question du financement du réseau de l’éducation est prioritaire. Dans le contexte de la révision des programmes, il faut s’assurer que les ressources financières sont là… Ce n’est pas forcément qu’il manque de fonds, mais comme dans n’importe quel domaine, il faut améliorer la performance, investir l’argent au bon endroit et que les gens soient bien formés.

Que dit le bilan sur le déploiement des tableaux numériques?
Le portrait de la situation, qui date de plusieurs mois, indiquait que 40 % des classes ont des tableaux numériques…

Et ils étaient au fond d’un placard…
Non, non, ils sont utilisés! Il y a 40 000 classes au Québec et 40 % d’entre elles avaient un tableau numérique. Notre objectif, c’est de compléter cela. Il faut aussi augmenter la formation des professeurs [quant à l’utilisation de ces outils]. C’est certain que la première année, ils ont un apprentissage à faire. Le tableau interactif n’est pas une finalité, mais un moyen pour rendre les classes intéressantes et, surtout, pour initier les jeunes aux technologies numériques.

Finalement, quels auront été les succès et les échecs de la Réforme?
Quand on regarde au niveau international, on remarque que les Canadiens et les Québécois performent bien aux tests internationaux. L’une des explications est que nous avons changé nos façons de faire: plutôt que d’apprendre par cœur, on privilégie désormais la formation par les compétences.

La France envisage même de suivre la voie que le Québec a choisie. Récemment, j’étais à une réunion des ministres de l’Éducation de la francophonie et tous les pays ont tendance à aller vers une approche axée sur les compétences. Le Québec a donc été en ce sens innovateur, ce qui n’empêche pas qu’il faut avoir un bon contenu, qu’il faut apprendre le français de façon adéquate et maitriser une seconde langue.

Si on considère l’approche par compétences combinée à l’utilisation des nouvelles technologies, on se dirige vers un système où l’enfant apprend à apprendre. On y trouve des concepts comme l’école inversée où l’enfant travaille par lui-même et évalue ensuite ses réalisations avec le professeur. Il est aussi amené à travailler en équipe. C’est ce vers quoi on va et qu’on appelle la troisième grande génération des systèmes d’éducation.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.