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Diplôme d’études secondaires, est-ce assez?

Photo: Métro

Les statistiques tendent à démontrer que l’écart entre les salariés possédant un diplôme d’études secondaires (DES) et ceux détenteurs d’un baccalauréat se resserre.

Au cours des années 2000, les diplômés du secondaire ont en vu leur salaire progresser davantage que les titulaires d’un baccalauréat.

C’est ce que révèle une étude de Statistique Canada publiée récemment. Pour chaque dollar gagné par les hommes passés par ’université, ceux entrés dans la vie active après le secondaire ont reçu 75 cents pour la période 2010-2012, contre 65 cents 10 ans plus tôt. Au cours de la même période, les détentrices d’un DES sont passées de 64 à 68 cents.

Demande pour des emplois techniques
Statistique Canada explique notamment cette évolution par le boom pétrolier qui a marqué les années 2000 et qui a particulièrement bénéficié aux provinces de l’Ouest.

Pour Laurent Matte, président de l’Ordre des conseillers et conseillères en orientation du Québec, le constat mis en lumière par Statistique Canada s’applique également dans la Belle Province. «Ce n’est pas spécifique à l’Ouest, estime-t-il. La demande est forte actuellement pour les compétences techniques, donc c’est normal que les salaires augmentent.»

Et le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter selon lui. «Il y a des déséquilibres par rapport à certaines compétences qui vont perdurer en raison d’une immigration insuffisante et de coupes budgétaires faites à des programmes de formation», considère M. Matte.

«Des études universitaires sont pertinentes si le projet de la personne le nécessite, dit-il. On va tenir compte de critères, comme le salaire ou les perspectives d’emploi, mais aussi des aspirations du jeune.» – Éric Gagné, conseiller d’orientation chez Salto Conseil

Pas de passage obligé
Faut-il pour autant que les jeunes délaissent les études supérieures pour le marché du travail?

Tout dépend de leur projet professionnel, répond Éric Gagné, conseiller d’orientation chez Salto Conseil. «Des études universitaires sont pertinentes si le projet de la personne le nécessite, dit-il. On va tenir compte de critères, comme le salaire ou les perspectives d’emploi, mais aussi des aspirations du jeune.» Une position que partage M. Matte: «Il ne faut pas uniquement se baser sur des considérations économiques pour prendre sa décision.»

Secondaire, collégial ou universitaire, M. Matte et M. Gagné s’accordent pour dire que, dans la réalité, il existe des gens gagnant bien leur vie à chaque niveau. «Présentement, aller à l’université est ressenti comme une injonction, car il y a l’idée que l’université est un passage obligé pour réussir», déplore M. Matte. «Ce type d’étude [comme celle de Statistique Canada] peut permettre de valoriser davantage les filières techniques et d’envoyer le message qu’on peut bien gagner sa vie sans aller à l’université», souligne de son côté M. Gagné.

Selon ce dernier, plutôt que de choisir entre l’université ou le marché du travail, une orientation réussie repose plus sur une bonne connaissance de soi. «Il faut que les jeunes vivent des expériences qui vont leur permettre de se construire, recommande M. Gagné. Pour certains, ça consiste à se rendre à l’université, mais pour d’autres, partir planter des arbres dans l’Ouest sera salutaire.»

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