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Les études en anglais sont parfois une nécessité

Photo: Collaboration spéciale

Si plusieurs francophones du Québec choisissent d’étudier en anglais au cégep ou à l’université, d’autres n’ont carrément pas le choix. Les établissements d’enseignement postsecondaires francophones du Québec n’offrent pas tous les programmes que compte le marché de l’emploi.

Pour réaliser son rêve d’œuvrer dans le domaine de la médecine sportive, Phédâvrïl Racine a dû s’inscrire à l’Université Concordia, un établissement de langue anglaise. La jeune femme de 29 ans de la grande région de Montréal n’était pourtant pas bilingue. «Je disais yes, no, toaster, lance-t-elle en riant. Le programme n’était pas offert en français, mais il est très connu dans l’Ouest canadien. Au Québec, la seule école qui l’offre, c’est Concordia.»

En plus de suivre ses cours pour devenir thérapeute sportive, Phédâvril a dû apprendre l’anglais. «J’avais mon dictionnaire en tout temps. Lire un chapitre me demandait trois heures au lieu de 30 minutes!» La jeune femme, qui a obtenu son diplôme en 2007, a vite compris qu’elle n’était pas la première francophone à fouler le sol de l’établissement. «Je pensais qu’il y aurait un test de langue, mais il n’y en a pas eu. J’ai été acceptée sans problème, mais il a fallu que je me débrouille par moi-même. Heureusement, les enseignants étaient très compréhensifs; certains parlaient français, et on pouvait même faire nos travaux en français. Le seul problème, c’était que les profs arrivent à comprendre le français écrit, dans nos textes. Parfois, il fallait écrire nos travaux en anglais à cause de ça.»

Sur la soixantaine d’étudiants inscrits au début de la formation, les francophones représentaient 10 %, selon la jeune femme, une proportion qui est restée la même jusqu’à la fin des trois années du baccalauréat et qui se reflète de façon similaire dans les autres programmes. «Dans n’importe quel domaine, il y a des cliques, fait-elle valoir. Les francophones se tiennent ensemble et les anglophones font la même chose. Vers la fin du program-me de trois ans, il ne restait que 20 personnes. C’était alors plus facile de communiquer tous ensemble. Quand les autres savaient que t’étais francophone, ils venaient te parler en français.»

Phédâvrïl constate qu’apprendre l’anglais lui a beaucoup servi pour obtenir un emploi, puisqu’elle travaille maintenant à la clinique de médecine sportive de McGill, un établissement anglophone. «Grâce à ça, j’ai pu percer un peu plus facilement dans mon domaine. Le Québec est bilingue, et veut, veut pas, t’as pas le choix d’être bilingue pour pouvoir percer dans n’importe quel domaine ou pour avoir accès à des services. En disant ça, je ne renie pas mon français. Je suis fière d’être francophone, mais je considère que c’est un atout d’être bilingue dans le monde professionnel et même pour voyager.»

La jeune femme est cependant formelle : si son programme d’études avait été offert en français, elle n’aurait pas hésité un instant et aurait choisi de le faire en français.

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