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Quand pige et grossesse font bon ménage

Photo: Métro

Si les travailleuses autonomes peuvent prendre un congé de maternité, le retour au travail s’accompagne d’une nette réduction d’activité pour certaines d’entre elles. C’est le cas de Gabrielle Leblanc, une jeune maman graphiste de Nicolet, qui a perdu plusieurs contrats de pige après la naissance de son fils.

Comment s’est passée la reprise de vos activités?
J’ai décidé de devenir travailleuse autonome à la fin de mon premier congé de maternité, en 2010. Cela a bien fonctionné, j’ai réussi à gagner un bon salaire. Mais mon retour au travail, au début 2014, un an après la naissance de mon fils, a été plus difficile. J’ai perdu beaucoup de mes clients, qui ont dû me remplacer pendant mon absence et qui ont continué de collaborer avec ces nouvelles personnes. Je m’attendais à en perdre quelques-uns, mais pas autant! Les clients de ma région sont restés, mais pas les maisons d’édition pour lesquelles je travaillais. Il faut donc que je me rebâtisse une clientèle aujourd’hui. Je dois presque tout recommencer à zéro.

Quelles sont les conséquences de cette situation?
Mon revenu s’élevait à 40000$ l’année qui a précédé mon congé. Depuis que j’ai repris le travail, au début de l’année, je n’ai fait que 15000$. Résultat: mon conjoint et moi arrivons à peine à payer notre hypothèque. Les rentrées d’argent avaient déjà diminué de moitié pendant mon congé de maternité. Se serrer la ceinture pendant deux années de suite, ça devient difficile!

Comment avez-vous préparé votre retour au travail?
Pendant mon congé, je me suis rendue à des 5 à 7 et à des rencontres de chambres de commerce, donc j’ai pu continuer à voir des clients de ma région. Puis, juste avant les fêtes, j’ai envoyé des cadeaux promotionnels incluant une carte de Noël.

Si c’était à refaire, referiez-vous le même choix?
C’est difficile de décrocher pendant un an pour les travailleuses autonomes, contrairement aux salariées. Si c’était à refaire, je ne prendrais que six mois de congé au lieu d’un an. Mes clients ont trouvé ça long, un an, et ils sont donc allés voir ailleurs.

Quels conseils donneriez-vous aux lectrices?
C’est important de prévoir un retour très progressif et de bien planifier les choses à long terme. Il faut continuer à penser à son entreprise, même si on est dans sa bulle avec le bébé. Les clients que j’ai perdus sont ceux que je n’ai pas recontactés pendant mon absence.

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