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Coup d’œil sur la formation en installation et fabrication de produits verriers

Photo: Métro

Certaines formations sont méconnues, mais offrent pourtant un excellent taux de placement et un salaire très compétitif. C’est le cas du DEP en installation et fabrication de produits verriers, qui gagne à être découvert.

Il faut dire que la formation est offerte à seulement deux écoles au Québec. D’une durée de 1350 heures, le programme se divise en 21 modules pratiques incluant le calcul et la géométrie, l’installation de rideaux, la santé et sécurité, etc. À la fin du parcours, les monteurs-mécaniciens vitriers en herbe travaillent durant trois ans avant de pouvoir passer l’examen de la Commission de la construction du Québec, qui délivrera un certificat de compétence permettant aux techniciens de travailler sur les chantiers.

Les diplômés travaillent principalement en fabrication de portes et de fenêtres résidentielles et commerciales, en usine, ou encore sur les chantiers de construction. «La plupart recherchent le travail en chantier, qui est mieux rémunéré», dit Richard Lemieux, monteur-mécanicien vitrier et enseignant au centre de formation professionnelle Le Chantier, à Laval. Le salaire d’entrée dans le métier tourne autour de 21$ de l’heure, et peut rapidement augmenter jusqu’à 35$. Quant au taux de placement, il est plus qu’excellent. «C’est au-delà de 100%! On a des élèves qui terminent, et la plupart sont déjà placés. L’industrie est constamment en pénurie de main-d’œuvre», affirme Richard Lemieux.

L’enseignant déplore toutefois le fait que le métier soit méconnu. La promotion du programme de formation se fait surtout de bouche à oreille: «On n’a pas beaucoup de petits gars qui rêvent de devenir monteurs-mécaniciens vitriers. Les gens connaissent plus les menuisiers, les mécaniciens…». Et les filles? «Elles sont rares dans le métier», admet Richard Lemieux. «C’est certain qu’il y a des charges lourdes à lever, mais ce n’est pas impossible du tout. J’ai moi-même travaillé pendant 25 ans avec ma sœur, puis c’est sa nièce qui a pris la relève», ajoute-t-il.

Entrevue. «Il y en a pour tous les goûts!»

Produits verriers JolicoeurCV

  • Nom : Maxime-Olivier Jolicœur
  • Âge : 31 ans
  • Employeur : Enseignant depuis deux ans et 15 000 heures de travail sur les chantiers

Pourquoi avoir choisi cette profession?
À la base, je connaissais quelqu’un qui travaillait dans le domaine et qui m’y a référé. Je savais qu’il n’y avait pas beaucoup de relève et que c’était bien payé. Pour moi, c’était tout un défi de travailler sur les chantiers, en hauteur. Je trouvais ça trippant, c’était quelque chose que je me voyais faire.

Quelles sont les principales tâches du métier?
Tout dépend du secteur d’activité. J’ai longtemps travaillé dans une plus petite vitrerie et je constate que le travail y est moins routinier, plus diversifié. Nous faisions vraiment de tout: installation de douches, vitres, rideaux, service à la clientèle, installations pour des concessionnaires automobiles, etc. Dans les gros chantiers, le travail est mieux réparti entre les travailleurs. Il y en a pour tous les goûts!

Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier?
Ça prend une personne minutieuse et travaillante, avec un bon esprit d’équipe puisqu’on travaille souvent en paires. Évidemment, il faut être en bonne forme physique puisque nous devons parfois soulever des charges très lourdes. Une bonne tolérance au changement de température est de mise, car on travaille souvent à l’extérieur. Je dis toujours qu’il faut être un peu caméléon, prêt à s’adapter à différents clients, partenaires, mandats.

«Aujourd’hui, les commerces recherchent de belles grosses vitres sans coupure, qui mettront leurs produits en valeur. Mais plus c’est gros, plus c’est lourd! Il faut apprendre à manier ce genre de charge lourde.» – Maxime-Olivier Jolicoeur

Quels sont vos aspects préférés du métier? Et les plus difficile?
Contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, moi j’aime beaucoup le fait de travailler dehors, même s’il pleut ou s’il neige! C’est un aspect du travail qui me manque, maintenant que j’enseigne à temps plein. J’apprécie aussi le fait que ce soit un métier «propre», où on ne respire pas des matières toxiques à longueur de journée. Le plus difficile c’est certainement l’épuisement physique, surtout au niveau du dos et des genoux. Il faut faire attention de ne pas se blesser, surtout au début par le manque d’expérience. Heureusement de nos jours, il y a beaucoup d’outils pour nous aider dans les tâches difficiles.

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